Un thé à la menthe en terrasse, une petite cigarette. Elle patiente.

Est-ce que le Messager consulte ses messages ?

Elle espère bien. Ça fait un bail qu'elle ne l'a pas vu, et ses beaux yeux lui manquent. Et puis, elle a toujours certaines idées en tête, à son sujet, qui n'attendent que des occasions pour se produire.

Aujourd'hui, comme les autres jours, elle s'est faite jolie. Elle porte une petite robe bordeaux évasée, le genre qui s'envole si on tourne sur soi-même, avec des bas noirs à motifs et des bottines compensées. Ses cheveux pourpre sont librement lâchés sur ses épaules, et son regard toujours aussi pétillant. Elle était tout à fait prête... Mais elle devait attendre.

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Oh, il ose même un baiser ! Surprise mais ravie, elle lui sourit.
Dans ses yeux, la joie de le revoir. Sur ses lèvres, un ton sarcastique.
« Pas trop tôt ! »
Elle finit son thé, écrase sa cigarette, se lève. Un peu de soleil, un vent frais ; le temps parfait pour se promener. Et puis, elle n'aimait pas rester immobile, surtout en la présence d'un si charmant jeune homme.
« Ça te dit, une petite ballade ? »

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Que de galanterie ! Ce n'était pas à refuser, de nos jours. Les hommes s'enrobaient d'une telle fierté et d'une telle aise ! Surtout s'ils étaient au courant de sa profession.
La simplicité qu'Hermès faisait preuve avec elle lui procurait un doux plaisir, une joie sereine, qui lui faisait oublier ses soucis de la journée et son statut dans la Cité. Si sa propre vie lui plaisait, il était parfois bon de descendre du piédestal qu'elle s'était fabriqué.
Elle prit son bras, se collant à sa douce chaleur - et c'est parti pour une virée dans les rues de Yubaba.
« Comment vont les affaires, mon cher ? »

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Comme toujours, pas du genre à raconter sa vie, le Messager. Firea aurait aimé en savoir plus sur sa vie, d'un côté, le noyer sous les questions, sous sa curiosité. Mais tous deux aimaient entretenir un certain mystère entre eux, tacitement bien entendu, et ça avait un côté amusant.
« Tout va bien de mon côté aussi. Une seule chose manquait dans mon train-train quotidien : tes beaux yeux. »
Un grand sourire, une demi-plaisanterie. Elle aimait jouer au jeu de la séduction avec lui ; il faisait de même, et cela créait entre eux une complicité sans pareille.
« Toujours aussi occupé, je présume ? Ta popularité n'a d'égale que la mienne, je le sais bien... »

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Quel charmeur. Et, oh, un câlin !

Elle émet un ronronnement approbateur, glisse une main dans son dos et l'autre dans ses cheveux, souriant et fermant les yeux. Un peu de chaleur humaine, c'est toujours agréable. Elle ne devrait pas en manquer, dans son métier, mais tous les hommes ne sont pas forcément câlins...

Elle l'embrasse sur le front, et lui prend la main.

« Où veux-tu aller, mon cher ? »

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C'était la première fois qu'il lui proposait de s'envoler avec lui. Elle en avait toujours rêvé, mais elle n'osait pas se l'admettre - et encore moins le lui demander.

Elle n'a même pas le temps de répondre qu'il la soulève, la tenant par la taille et les jambes, et s'envole. Elle pousse un petit cri de surprise à cause du soulèvement brutal dans les airs et ressent des petites chatouilles d'adrénaline dans son ventre. Elle se cramponne fermement à Hermès, mais ne montre aucun autre signe d'appréhension - un peu de dignité, tout de même !

Elle regarde autour d'elle la ville qui s'éloigne, le paysage qui se révèle, elle sent le vent frais dans ses cheveux et le vide sous ses pieds, et elle sourit.

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« L'air aérien... Pourquoi pas l'eau aquatique, tant que tu y es ? »

Elle rit, fière de sa blague. Elle se serre encore un peu plus à lui, dépose un baiser dans son cou.

« Les deux. Tu sais combien j'aime ta présence, et voler m'a toujours attirée... Alors les deux à la fois, c'est... très excitant ! »

Elle rit encore, mais plus doucement, pour montrer qu'elle ne plaisante qu'à moitié.

« Où m'emmènes-tu ? »

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Toujours aussi charmant. Et charmée, Firea l'est, ne sachant pas trop si elle était sous l'influence de son don de séduction ou pas. Après tout, un homme comme lui en avait-il réellement besoin ? Elle serait sûrement tombée sous son charme de toute façon - mais peut-être avec un peu plus de maîtrise.

Le paysage change sous leurs pieds, l'air froid lui fouette le visage, lui pique les yeux et rougit ses joues. Ses pensées divaguent, elle se demande quelles acrobaties sont réalisables dans l'air, et rit intérieurement. Ce serait une première...

L'herbe verte appelle ses pieds, tout en bas.

« On redescend ? Quoique si je le pouvais, je resterais bien ici à jamais... »

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Elle s'assied dans l'herbe à ses côtés, un sourire paisible sur les lèvres. Le coin était vraiment magnifique. Elle avait peu souvent l'occasion de sortir de la ville, et il était vrai que la nature lui manquait. Sentir l'herbe sous ses pieds nus et dans la paume de ses mains, le vent frais dans ses cheveux, l'odeur de la forêt, le bruit de l'eau qui court dans le ruisseau... Elle savourait tout cela avec délice, les yeux mi-clos d'ivresse.

Et puis, sa présence à lui... Elle sentait la chaleur toute proche de son corps, entendait sa respiration calme, respirait son parfum discret mais enchanteur... Rouvrant à peine les yeux, elle se pencha lentement vers lui. Un seul effleurement des lèvres, et il serait en son pouvoir...

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Frustration lancinante ! Elle s'étend dans tout son corps, tandis qu'elle se laisse allonger par l'Ange messager. Ses lèvres effleurant sa peau lui laissent des brûlures de feu, et elle lutte doucement pour atteindre sa bouche. Il n'en a cure, et continue ses baisers.
Le désir envahit son corps ; elle n'a qu'une envie : l'embrasser et qu'il lui appartienne, qu'il ne pense à rien d'autre qu'à elle. Sa main passe sur sa nuque, puis dans son dos sous le tissu, et elle le serre contre lui, les lèvres dans son cou.

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Elle s'y attendait. Cela ne pouvait pas être aussi simple. Contenant sa frustration, elle se leva et sourit. Il faisait tellement bon que l'eau fraîche du ruisseau l'attirait comme un aimant. Elle fit quelques pas vers la rivière, puis se retourna vers Hermès.

« Ça te dit, une petite baignade ? En toute innocence ? »

Sans attendre de réponse, elle entra dans l'eau, encore habillée. Ce n'était pas la mort de mouiller sa robe, elle sécherait vite avec ce soleil ; et puis, elle n'allait pas se dénuder aussi facilement devant lui !

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Elle rit, après avoir pris quelques secondes pour contempler son corps finement musclé, sa peau blanche, ses ailes éclatantes. Il était vrai que l'eau était fraîche ; comme le prouvaient sa robe trempée plaquée sur sa poitrine et sa peau frissonnante.

« Il n'y a pas de saison pour s'amuser ! »

Elle plongea sous l'eau, nagea quelques secondes et ressortit près d'Hermès, l'éclaboussant avec ses cheveux d'un mouvement de tête. Ça faisait tellement de bien ! Elle n'avait pas fait ça depuis longtemps, lui semblait-il, et elle avait l'impression de retourner en enfance. Le jeune homme sexy en moins. Elle se mit à faire la planche sur le dos.

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Elle éclate de rire, et se tortille pour échapper aux chatouilles. Vile technique, malheureusement trop souvent efficace, pour peu qu'on sache s'y prendre.
Elle parvient à se libérer, et plonge sous l'eau pour ressortir derrière lui et l'attraper par le cou. Elle espère ainsi l'attirer sous l'eau, mais sa force n'est pas suffisante, et tout ce qui en résulte est un combat acharné parsemé de rires. Elle finit par s'accrocher à lui en koala, serrant fort pour ne pas être éjectée dans l'eau.

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