▬ alors dis-moi, c'est quoi ton pseudo ?
Moustique. Même pas Moustique-Tigre, juste Moustique.

▬ tes parents, ils t'ont donné un vrai nom ou juste un pseudo ?
Ses parents, c'est des connards. Et ils m'ont appelé Poucet. Quand il est né, il était déjà vraiment minus. Il pesait 1 kg 800. Ils ont trouvé ça drôle.

▬ et ton âge ?
Neuf ans. Il a plutôt l'air d'en avoir sept. Parce qu'il est vraiment minus.

▬ tu as un anniversaire, qu'on oublie pas ?
Le 8 décembre. Jour de l'immaculé conception, chez les gens de l'Ailleurs. Jour de rien, ici.

▬ tu as grandi dans quel royaume ?
Grandi, c'est un bien grand mot. Parce que Poucet, Moustique, il est vraiment minus. Son enfance, il l'a passé dans l'ombre des mines, à chercher un brin d'éclat pour donner des sourires à son père, à sa mère. Il a appris à cracher la poussière et faire grossir ses yeux pour les forcer à percer le noir.
Et puis, quand les éclats se sont raréfiés, que les sourires se sont crispés, Moustique a connu le Palais des Bains. La cité Yubaba, c'est ce qu'il connait le mieux. C'est son lieu, son endroit, son monde. C'est comme sa maison. Il a pas peur des esprits, Moustique, il les respecte comme des amis. Il a pas peur. Enfin, pas des petits quoi.

▬ ton métier ?
Ça lui a fait bizarre, de passer de l'obscurité crasseuse à la netteté éclatante. Au début, il était tout maladroit, tout affolé. Les mines, c'est silencieux, secret, invisible. Au palais, la vie est une effervescence joyeuse et pompeuse qui ne finit jamais. C'est là que Moustique travaille. Il s'occupe des clients. Il les guide, les contente, les ravit. Même en étant vraiment minus. Il leur fait couler des bains chauds et leur apporte leurs mets préférés. Il a vite pris le filon, parce qu'il est dégourdi, Moustique. On lui demande aussi de ramoner les cheminées. C'est facile pour lui, vu qu'il est vraiment minus. Et puis le noir, le dégueulasse, il connait. Ca va pas le dépayser.
On le connait bien, au Palais des Bains. Y en a qu'il attendrit. Y en a qui l'aiment bien. Il est le petit. Le riquiqui. Le mimi. Y en a qui s'en méfient, qui s'en défient, qui le lorgnent du coin de l’œil, la bouche tordue d'une suspicion polie. Parce que Moustique est un foutu chapardeur.
Ce n'est pas que pour lui qu'il vole. Et si vous preniez le temps de l'examiner de plus près, au microscope, vous verriez bien que c'est pas vilain. Quand il chipe pour lui, c'est juste un savon, un petit avion, un bout de charbon. Quand c'est un truc qui brille, quand c'est un truc qui vaut, c'est pas pour lui, c'est pour le gros. Géant. Son protecteur, qui protège ses arrières de ses grosses mains de fer. Géant. Moustique le déteste. Mais qu'est-ce qu'il va faire, c'est qu'un petit truc, un petit rien. Alors il dérobe, vite très vite, il cambriole des babioles et escamotes des breloques. Sans ça, il aurait plus de maison.
Ce qu'il aime le plus dans son métier, c'est de regarder les richards s'extasier. Il jure qu'il sera à leur place un jour. Grosse bedaine et bouche mondaine. Il jure. Ah, ce qu'il adore aussi, c'est la venue des Esprits. Il attend avec hâte, le cœur valsant, la fête des Ombres et des Lumières. Ils le fascinent. Mais cette année, il a surtout eu peur. Il a bien eu peur.


▬ tu me racontes ton don ?
C'est pas un don ça. C'est pas un don.
Son corps est un caprice. Son corps lui obéit pas. Son corps se dilate, se tord, se rétracte, et te voilà devant un cafard trois fois plus gros que toi. Poucet, parce que dans les pires moments, il atteint la taille d'un pouce. Moustique, parce que dans ces moments-là, on pourrait l'écraser d'un doigt.
Le plus souvent, c'est la Peur qui le rapetisse. Quand il se sent petit à l'intérieur de lui, ça devient l'extérieur de lui. Quand il a mal, quand il a faim, quand il est malade ou qu'il a la trouille, il perd un centimètre. Et puis deux, et puis dix, et comme ça jusqu'à rentrer dans la poche. Pour se forcer à rapetisser , il doit penser à quelque chose qui lui fait peur, vraiment peur – comme les gnocchis, parce que ça ressemble à des larves, comme les esprits frappeurs parce que y a trop d'histoires bizarres qui empêchent d'être rationnel sur ça, comme les types qui ont des voix tellement sonores que ça le fait vibrer, ou même les ogres, parce qu'il croit que les ogres existent mais sont juste incognito. La Peur est le détonateur de son pouvoir. Elle le fait fondre, le vide, le miniaturise.
Le sommeil aussi, et ça, c'est sacrément embêtant. Quand il est sur pause, il s'effiloche, il raccourcit. S'il fait une nuit complète sans interruption, il finira étouffé dans la poussière qui dort au fond du lit. Alors il doit se réveiller au moins toutes les trois heures, au moment où il atteint la taille d'une marionnette. Il mange du chocolat, ça lui donne l'énergie suffisante pour se remplumer, et ainsi de suite. Quand il fatigue, le soir par exemple, il décroit peu à peu. Mais il ne s'en rend pas toujours compte, lui.
Il a d'autres émotions, quand même. La joie, la colère. Il ose jamais trop s'exprimer, pas devant les gens, parce que quand Moustique se gorge de fureur ou d'allégresse, sa tête grandit – oui, juste sa tête – grossit, elle enfle et se distend, et il ressemble à un bonhomme de dessin animé. Et ça le complexe. Quand il s'excite ou s'affole, son corps fait n'importe quoi. Ses jambes se changent en cannes-allumettes, fluettes comme une flûte à bec, ses pieds s'allongent, ses doigts se tortillent, son ventre déborde. C'est l'apocalypse intérieure. Même que ça fait mal. Et le pire dans tout ça, c'est que ça lui détraque le dedans. A force de se contorsionner comme ça, ses organes suivent pas. Il a mal aux os, aux muscles, au crâne et même aux yeux. Il a des coliques et des nausées sans arrêt. Il a le cœur déchainé. Et quand c'est trop brutal, il tombe dans les vapes. Alors il essaye d'apprendre à contrôler ses émotions. C'est pas facile.


▬ et maintenant t'attends ton deuxième don
D'accord.

▬ tu connais ta taille peut-être ?
Vraiment minus. Genre 1m21. Peut-être 22.

▬ ton poids ?
Poids plume. Genre 25 kg.

▬ tes yeux ils sont comment ?
Ils sont bleus gris. Un peu comme une mer sale. Avec du pétrole dedans. Parce qu'ils ont souvent l'air noir.

▬ ta couleur de cheveux ?
Bruns, juste bruns. Y a souvent des épis. Il met de l'eau dessus, ou de la salive.

▬ c'est quoi ton odeur ?
La suie, les produits de bains et les fleurs des champs. Surtout après les promenades, les fleurs des champs.

▬ pourquoi on te reconnaît ?
Parce qu'il est vraiment minus. Aussi parce qu'il a les cheveux révoltés, parce qu'il est souvent débraillé, parce qu'il a son cerf-volant, le violet souvent, parce qu'il porte un bonnet, parce qu'il a un corps déglingué, parce qu'il a un grand chien. Parce qu'il est vraiment, vraiment minus.

▬ en fait t'es bizarre hein ?
Non.
Il a un corps tout cassé, ça c'est vrai. Des vêtements bien trop grands, un bonnet qui tombe et une crinière explosée. C'est vrai. Des yeux trop grands et une bouche trop petite, sur un visage rond où y a à peine un menton. Ses os sont certainement en fil de fer. Il est maigrichon, maigrelet, maigriot. On voit ses côtes. Quand il sourit grand, on dirait qu'il sourit peu, alors qu'il fait son maximum. Il lui reste encore plein de dents de lait. Il pousse pas, elles poussent pas. Il est propre. Non pas qu'il aime spécialement, mais c'est forcé pour les clients. Déjà que les cheveux broussailles, ça a valu des commentaires. Il les aplatit tout le temps, comme un genre de tic. Il est vachement souple, vachement gracile, un peu véloce. Il a du mal à rester calme et droit, stoïque. C'est contre-nature. Il faut qu'il se balance, qu'il fasse claquer sa langue ou fredonne un drôle d'air. Il a le teint pâle, sacrément pâle, les yeux cernés et les lèvres délavées. La faute à son don, qui lui épuise l'intérieur. Il a un air de poupée abîmée. Amochée. C'est vrai.
Pas bizarre. Un peu particulier.



▬ des qualités, t'en as ?
Moustique il est malin. Il est même malicieux. Rusé, vif d'esprit, l'intelligence infantile mais aiguisée. Il est dégourdi aussi, il est débrouillard. Il est résistant. Il se laissera pas marcher dessus. Il endure, s'adapte, se brusque. Il est inventif, créatif, sa tête et ses doigts savent fabriquer des flopées de petites merveilles. Il s'invente inventeur. Parce qu'il est un peu songeur, un peu ailleurs. Et il est courageux. Je vous jure qu'il est courageux.

▬ des défauts, forcément ?
Un fripon. Un chenapan, sacripant, garnement. Moustique ne vient pas pomper votre sang, mais dira pas non à votre argent. Il est malhonnête. C'est un petit filou, fieffé embobineur, mais il est si charmant. On se laisse engourdir par son charme d'enfant. Il est orgueilleux, Moustique. Il a la fierté solide, gonflée, tenace. Il n'est pas bien généreux, il compte ses sous, il garde ses trésors. Et puis, il dira que c'est pas vrai, mais c'est pas si difficile de l'impressionner. Il est encore naïf, encore terrifié. Encore enfant. Il voudrait juste l'oublier. C'est pour ça qu'il est prêt à tout défier, le plus grand danger, têtu comme un mulet, juste pour vous montrer comme il est effronté. D'ailleurs, on dira ce qu'on voudra, mais Moustique est un fichu émotif. Il essaye toujours d'inflexibiliser son visage. Mais il est expansif, il fait pas exprès, tout se voit, tout s'exhibe. Surtout quand il est si bouleversé qu'il régurgite son déjeuner.

▬ quelque chose de caractéristique chez toi ?
Vraiment minus.

▬ tu vas bien dans ta tête ?
Il se débrouille. Il sait nager vite, longtemps, il sait faire la planche et garder la tête hors de l'eau. Ça l'empêche de couler.
Il sait faire plein de trucs que les gamins de son âge ne savent pas faire. C'est pour ça qu'il ne s'entend pas avec eux. Tous le dépassent d'une tête, deux têtes, mais lui les dépasse de loin au creux de sa tête. En vérité, ça lui fait honte d'être un enfant. La jeunesse l'encombre et l'embarrasse. Il a l'impression qu'aux yeux des autres, il n'est qu'une petite chose vulnérable, débile, inconsciente. Il sait, lui, qu'il est conscient de plein de choses. Il est conscient de plein de choses que les adultes ne voient plus, eux qui pourraient voir par delà l'horizon mais préfèrent fixer leurs pieds.

Quand il est tout seul, imperméable aux regards, il autorise l'enfance à pénétrer son âme à nouveau. Alors il fait du cerf-volant, avec un rire qui hoquette et l'étrangle. Il fabrique ses propres cerf-volants. Son préféré, c'est le violet, mais il en aime d'autres. Il aime aussi les toupies, celles qui vont si vite qu'on distingue même plus les dessins dessus. C'est un collectionneur. La valeur de ses butins n'est jamais estimée, jamais authentique, mais à ses yeux elle est vraie. Il chérit les bibelots qui l'ont le plus captivé, un Rubix Cube, un bouton doré, une game boy cassée ou un vieil archer. Ce qu'il préfère, ce sont les choses de l'Ailleurs. L'autre monde. Parce que l'Ailleurs le fascine. Il s'empare de tout ce qui provient de là-bas. Même les gens, qu'il happe dès leur arrivée, il le reconnait tout de suite à leur regard égaré. Il marchande, propose sans laisser trop de choix, avec sa voix de fausset qui n'a peur de rien. Il harcèle de questions. Dans l'autre monde, à quoi ressemblent les Esprits ? Les rois ont-il un aussi beau palais qu'ici ? Est-ce que des enfants ont le corps déréglé comme lui ? Ce genre de trucs. Les réponses sont hasardeuses. Mais il en démord pas. Aux plus naïfs, il fait croire qu'il vient de l'Ailleurs aussi. Mais il se trahit. Ou on le trahit.
Ses vêtements, il les fauche à ces gens-là. Aux enfants. Ils sont quand même trop grands. Tous ses vêtements sont trop grands, à part l'uniforme qui est presque ajusté, parce qu'on l'a rafistolé spécialement. Il a une grande réserve. C'est un aigrefin, un pillard, un voleur. C'est l'héritage, ça. Et Géant.
Il aime pas que ça. Il aime une foule de bidules, Moustique. Les Esprits, déjà. Parce qu'il les estime au plus profond. C'est pour ça que ça lui a fait si mal qu'ils se peinturlurent en noir et se changent en cauchemars. Il rêve de rencontrer un Sylvain ou une Noiraude. Il s'inclinerait avec respect et leur offrirait des noix, par exemple, ou des serpentins.

Vivre au Palais des Bains, ça lui a fait comprendre que le luxe lui plait, le démange, le nargue. Il les sert bien, les clients, quand son corps dérape pas. Ils l'apprécient, le congratulent. Ils voient même pas comme Moustique les envie. Il voudrait être à leur place. Il veut être riche, lui. Dormir dans des lits qui sentent la lavande, ou même juste le propre, où on pourrait en mettre dix comme lui.
Au lieu de ça, il dort dans un genre de caravane, avec sa fratrie et quelques autres gosses parfois, repêchés dans la marre poisseuse de la vie par maitre Géant. C'est un genre de réseau d'enfants. Pour les petits morveux sans parents. Il en a eu des parents, Moustique. Ils aimaient bien tout ce qui brille, eux aussi. C'est eux qui ont projeté leur rejeton dans les mines, tout ravis de constater la chétivité maladive dudit rejeton. C'est pratique, un corps de pantin dans un souterrain. Et les enfants, c'est résistant. Ils en avaient eu six avant, mais aucun n'était aussi étriqué que le dernier-né. Et puis, ça n'a plus marché. Ils ont quitté la Vallée du Vent, leurs bambins entassés à l'arrière du camion. La Cité Yubaba. La fête, le bruit, la jubilation, l'activité d'une fourmilière qui vient bousculer les bras, les yeux, les esprits des enfants déboussolés.
Déboussolé, il l'est pas resté longtemps. Il s'y est fait, et vite, pas le temps de trainer. On s'accommode, on s'adapte, on prend la cadence. Moustique se laisse entrainer dans la danse. Les parents travaillent pas. C'est les gosses qui rapportent. Pas assez. Faut marauder. Détrousser. Allez, vous savez faire, allez, faut pas hésiter. Moustique suit les directives sans y penser. Et puis, ça a l'air de marcher. Les parents, enivrés, égayés, les embrassent et les portent en triomphe à la fin de la journée. Sauf qu'un jour, ils ne sont pas là à la fin de la journée. A la fin des autres journées, ils ne reviennent pas. Moustique reste là, tous restent là, chez Yubaba. Un peu perdus, un peu brisés, un peu seuls au monde. Une ombre gigantesque avale leurs visages. C'est Géant, le protecteur d'enfants, l'ogre de notre temps, le dévoreur d'innocence et le charognard d'insouciance. Géant leur dit qu'il les protègera. Moustique redevient rat.

Vous savez ce qu'il fait aussi, Poucet ? En attendant de vivre dans un palais, il investit les maisons de poupée. Il profite de son état d'insecte. Il s'étend dans les lits et plonge dans les baignoires comme un jouet animé. Même que ça lui plait.

▬ tes parents, c'était qui ?
Des connards.

▬ et ton meilleur pote ?
Ce serait Nana. C'est une bâtarde terre-neuve, saint-bernard et d'autres trucs. Elle est plus grosse que lui. Elle le suit partout. Elle est sophistiquée et un peu empruntée, et elle ne supporte pas qu'on la prenne pour un mâle. Le mieux, c'est encore de l'appeler Mademoiselle. Elle sait compter et manger proprement. Elle n'a pas peur des bains. Elle le protège aussi, mais il n'aime pas trop dire ça, parce qu'il n'aime pas qu'on pense que il a besoin d'être protégé.

▬ une personne qui t'est essentielle ?
Nana et ses frangins. Ils sont sept en tout. Une fille et six garçons. Coccinelle, la sœur. Scarabée, Sauterelle et Criquet (c'est des jumeaux), Scolopendre, et Phasme, les garçons. Et lui. C'est pas leurs vrais noms. C'est des noms de code. Géant les leur a donnés. Maintenant, ils ont remplacé les premiers.

▬ une anecdote importante de ta vie ?
Un jour, il était si rétréci qu'il a réussi à se faufiler jusqu'aux appartements royaux. Mais il était tellement tétanisé qu'il n'a rien volé.

▬ que penses-tu de ces personnes qui arrivent de "l'autre monde" ?
Il se demande ce qu'elles viennent faire ici. C'est la pagaille, la guerre et la cohue. Qu'est-ce qu'il y a de si réjouissant, franchement. Mais surtout, ces gens-là l'intriguent. Vachement vachement.

▬ l'autre monde, ça te donne envie d'y aller ?
Oui. Mille fois oui.
Peut-être même qu'il y a ses parents là-bas. Mais il s'en fout hein, il dit ça comme ça.

▬ en vrai tu te sens un peu supérieur par rapport à ces gens de l'autre monde, non ?
Des fois, ouais, il fait genre. Il fanfaronne un peu, étale sa science et joue les roublards de trois pommes. Mais en vrai, non. Mille fois non.

▬ tu regrettes d'être né à Skies Kingdom parfois ?
Non, quand même pas. Il ne s'alourdit pas de regrets, Moustique. Il est un peu rêveur, un peu mélancolique au fond, mais il laisse pas son cœur céder à ces machins-là. Il regrette plutôt d'avoir récolté ce don-là, alors qu'il en connait qui embrassent le ciel, qui lisent dans les pensées ou contrôlent des brasiers.

▬ comment as-tu vécu les événements de cette dernière année ?
La disgrâce des Trafalgar, ça l'a pas tant intéressé. On sait bien que tous les grands ont les mains sales. Et on sait bien qu'on peut pas marcher dans des chaussures trop grandes pour soi jusqu'à l'éternité. La guerre, ça le terrorise, ça l'angoisse, ça le riquiquise. Il a peur.
Mais le pire, c'est les Esprits. Ça l'a foutrement ébranlé. Jusque dans ses songes, jusque dans ses certitudes. Sa vision du monde s'est fissurée, sa chaleur intérieure s'est givrée, le sol a flanché et il en a perdu l'équilibre. Les Esprits, pour lui, c'est des créatures profondément nobles. Des veilleuses vivantes. Et ils ont plongé son pays dans le noir. Alors qu'il déteste le noir. Il a pleuré. Il comprenait plus rien. Il a vraiment eu peur. Il a pleuré.

▬ ton pseudo c'est quoi hihihihi ?
Pan, ou Petit Pan parfois.

▬ t'es vieux toi ? (combien d'années sur le compteur ?)
Oh j'ai oublié.

▬ tu es arrivé comment ?
Alliance solennelle entre mon petit monde et le vôtre, Never Never Land. Nous avons en commun une terrible attirance pour la magie, hoho.

▬ améliorer le forum c'est possible ? (il est parfait hein ?)
Il est vraiment très beau, plutôt du genre parfait.

▬ combien de lignes minimum sur ce forum ?
Aucune. Vous êtes les meilleurs.