Scrap ouvre les yeux, Scrap grommelle.  Elle avait le soleil en plein sur le visage, à neuf heure du matin. Il faudrait qu'elle arrange ce problème de lumière, ou sinon adieu les grasses matinées tant chéries. Néanmoins ce vil rayon de soleil eu un bon effet, réveiller totalement la jeune femme. Elle se leva, s'étira, et pris une douche fraîche qui acheva de la tirer du sommeil. Cet appartement qu'elle avait reçu à son arrivée dans les Royaumes des Cieux lui convenait parfaitement. Situé au-dessus de son atelier, elle n'avait pas besoin de bouger pour travailler, à par descendre les escaliers, et pouvait même squatter son lieu de travail et glander le matin avant de bosser. Après cette douche froide, elle enfila rapidement des sous-vêtements, un débardeur jaune et une salopette orange qu'elle ne mettait pas très souvent, restant comme à son habitude, pieds-nus. Le soleil, pour une fois, lui donnait envie de sortir. Et comme elle ne connaissait pas grand chose de ce monde, elle voulait bouger, explorer, voir des choses. Elle avait bien envie de voir ce qu'on appelait « La terre des Noiraudes », par simple curiosité. Mais elle ne pourrait pas y aller à pieds, c'était sans doute trop loin pour faire le voyage en une seule journée, il devait bien y avoir des bus non ? On lui avait aussi dit qu'il existait des plates-formes de téléportation, mais bon, c'est pas vraiment son truc de genre de choses. Bon, c'était décidé quand même, elle sortait aujourd'hui, quitte à ne pas du tout bosser. Elle prit un grand sac en bandoulière fait de toile beige et le remplit de nourriture et de boissons, ben quoi, il fallait bien qu'elle mange non ? Et pour commencer la journée en parfaite santé, elle se prépara plusieurs tartines, sucrées comme salées, qu'elle mangerait sur la route. Avant de partir elle prit encore quelques outils qu'elle glissa dans son sac et dans ses poches, son petit carnet en cuir au cas où elle aurait une idée et posa un grand chapeau sur sa tête, sans oublier de fermer sa porte à clé.
Une tartine de confiture en main, elle chercha du regard un arrêt de bus et ne mit pas très longtemps  trouver. Etrange, la forme du bus sur l'enseigne n'était pas tout à fait « normale », pourquoi il avait des oreilles et une queue ? Un peu sceptique, la mécanicienne resta quand même prêt de l'arrêt à attendre ce moyen de transport intriguant. Et il ne mit pas longtemps à arriver. C'était un peu comme une vision d'horreur pour notre pauvre Scrap, qui avait bien entendu la phobie des chats, comme si la mort venait la cherche. Le bus arborait deux grands yeux de félins positionnés de chaque côté d'un tête de chat, de longues moustaches, plusieurs courtes pattes et une grande queue touffue. Il semblait recouvert de fourrure et arborait un magnifique sourire en regardant la femme terrorisée du coin de l’œil. Mais maintenant qu'il était là, elle avait un peu peur de partir, et si il la poursuivait ? Pour toujours ? D'une voix tremblante et absolument pas sûre d'elle, elle osa demander à la machine pourvue de poils.

« Est... est-ce que tu vas dans la t...terre des noirau...audes ? S'il te pl...ait ? »

La bête leva les yeux au-dessus de lui, la destination souhaitée s'afficha en anglais, puis il lança un miaulement qui glaça le sang de la brunette, alors qu'il ne signifiait sûrement que « en avant ! ». Un espace s'ouvrit dans le corps de l'animal, ou de la machine, et Scrap décida, et s'en maudit à chaque nouveau pas, d'avancer et d'entrer dans le « bus ». Le sol était étonnement moelleux, tout comme les sièges, ce qui rassura un peu la tremblante Erwin Westwood qui n'osait pas vraiment bouger. Jusqu'au démarrage du bus. Le chat se mit à courir, de plus en plus vite, le vent passait au travers d'ouvertures servant de fenêtre, ce n'était pas aussi désagréable qu'aurait pu le penser la mécano. Au bout de quelques minutes, elle se détendit, finit sa tartine qu'elle avait serré dans sa main sans s'en rendre compte, et finit par s'endormir, bercée par le pas de course du bus.

Il lui semblait avoir dormi seulement quelques secondes lorsqu'elle ouvrit les yeux, pourtant cela ne pouvait pas aller aussi vite … Le chat semblait s'être tout juste arrêté et attendait que sa passagère descende. Cette dernière bailla, se leva, son sac encore autour du corps, et sortit enfin du ventre de la bête, qui partit dans une autre direction peu après. Restant debout sans bouger, elle était sceptique, sans savoir si elle aimait vraiment ce moyen de transport. Certes le voyage avait été agréable mais si seulement il pouvait avoir une apparence différente, ce bus. Enfin, ce n'est pas comme si elle devait le supporter la regarder dormir. Drôle de pensées Scrap. Décidant de ce sortir tout ça de l'esprit, elle leva la tête, la main gauche sur son chapeau pour éviter qu'il ne s'envole. Le vent s'était levé, un vent agréable, chaud. Mais le soleil lui s'était caché sous son manteau de nuages, comme s'il ne voulait pas prendre froid, quelle tapette. Scrap  eut alors une idée d'un rapide dessin, elle sortit son carnet de la poche avant de sa salopette et un crayon usé, taillé au couteau, l'ouvrit à la première page blanche qu'elle trouvait et copia en quelques coups de crayons l'enseigne du bus, elle pourrait sûrement s'en inspirer pour quelques créations à l'atelier. Ceci fait, elle se tourna, et regarda droit devant elle. Pour tout dire, il n'y avait pas grand chose. À l'horizon, elle pouvait voir un grand désert de sable noir s'étendre jusqu'à l'infini. Par contre, pas trop loin, elle distinguait un peu de verdures, un grand arbre, un parc de jeu. Pourquoi ne pas se diriger par là, laisser ses idées divaguer et rentrer au couché du soleil ? Si, c'était une bonne idée, d'ailleurs les jambes de la jeune femme se mirent en marche avant qu'elle n'en donne l'ordre, mais le reste de son corps suivit avec légèreté.
Un sandwich végétarien en mains, Elle marchait tranquillement vers son aire de repos de la journée. Au bout d'un moment, elle distingua une silhouette humaine, féminine même. Puis, alors qu'elle se rapprochait, une bestiole poilue fit son apparition devant elle. Mais qu'est-ce que c'était que ce truc ? Un chien ? Un lapin ? Ou encore et toujours, un chat ? Il ressemblait bien un peu à un chat et il s'approchait d'une femme terrifiée par ces bestioles. Purée mais pourquoi toujours elle ? Tentant de l'ignorer, les poings serrés, elle releva la tête et aperçu une fille, assise sur une balançoire grinçante. Le genre de grincement que Scrap avait envie de réparer avec une bonne vieille huile pleine de graisse. Mais elle ne fit que sourire à la personne, le vent soufflant doucement dans ses cheveux noirs, et continua son chemin jusqu'au pied de l'arbre énorme. Elle s'assit, posa son sac à côté d'elle, enfin posée. Après toutes ces émotions, elle se serait bien fumé un clope, mais se rendit vite compte qu'elle avait oublié son paquet chez elle, le visualisa parfaitement sur son plan de travail dans la cuisine et lâcha un juron disgracieux.

« Merde ! »

Sur ces douces notes, elle saisit d'un second sandwich et sortit un thermos de thé glacé maison, son expression blasée habituelle arborant son visage pointant vers le ciel, elle regardait les nuages.

HRP: tous mes posts ne sont pas aussi longs, là c'est juste parce que c'est le premier, normalement ils font entre dix et vingt ligne de moins :3

© Code by Prudence

La jeune mécano se sentait un peu énervée. Comment elle avait fais pour oublier son paquet de clopes ? Elle se traitait d'abrutie en silence et mordait rageusement dans son sandwich, comme si c'était la faute du pauvre bout de pain. En plus tout le soleil était caché, elle qui était sortie justement pour le beau temps, grrr. Mais l'avantage c'était qu'au moins elle pouvait lancer son imagination sur les nuages duveteux qui passaient au ralenti au dessus d'elle. Comme le soleil était toujours bel et bien présent derrière ces grands nuages blancs, Leurs ombres étaient très visibles sur le sol et Scrap voyait ceci comme une attention de la nature pour la calmer., accompagnant une température estivale, un beau paysage et un vent agréable, la jeune brune se sentait presque apaisée et la colère qui régnait autour d'elle disparaissait lentement. Elle avait beau être d'un naturel très calme, elle disposait également d'un sang chaud, histoire de bien contraster et de faire presque bipolaire. Elle bailla. Peut-être qu'elle ferrait la sieste plus tard, pour se remettre de ce chat-bus.
Mais avant le repos, elle allait devoir discuter apparemment. Attirée par un mouvement sur sa gauche, elle tourna le tête, la fille de la balançoire, avec de jolis cheveux blancs, venait vers elle, l'air pas vraiment accueillante. Scrap ouvrit un peu plus les yeux, par surprise, pourquoi est-ce que cette personne viendrait vers elle alors que la mécanicienne venait tout juste de lui sourire en guise de salut ? Cette dernière se reprit rapidement, prenant une autre bouchée de son sandwich déjà presque terminé et écouta calmement ce que son interlocutrice lui disait.

« Sinon dire bonjour, tu sais le faire ? »
(j'ai pas pu mettre la couleur parce que c'était vraiment illisible alors c'est noir-coloré pour toi !)

En plus de son ton désagréable aux oreilles de la brunette, elle regardait son casse-croûte d'un air dégoûté qui déplu fortement à celle qui le mangeait. Oui, elle savait le faire, mais à quoi bon dire bonjour à quelqu'un qu'on ne connaît pas ? Elle n'a pas été élevée ainsi notre poulette, et c'est pas une parfaite inconnue qui allait changer ça. Elle regardait le nouveau personnage dans les yeux , allait répondre d'une voix sanglante une réplique désagréable, quand un ventre gargouilla. Le ventre de Scrap ne gargouillait jamais, non, il hurlait comme un porc qu'on égorge, et en l’occurrence, il était silencieux, car pour l'instant amplement satisfait. Non, c'était l'autre qui reluquait son sandwich. Scrap eut presque envie de rire, mais se retint et ne quitta pas des yeux la scène qui suivit. La fille aux cheveux blancs, qui était accroupie devant Scrap, tourna la tête comme si elle était gênée (ce qui donnait une raison de plus à Scrap de se foutre de sa gueule, bien qu'elle n'en fit rien) et sortit une barre de chocolat de sa poche. Si elle croyait que ça pourrait remplir son estomac …. Enfin bon, admirant le spectacle, la brune croqua à nouveau dans son casse-croûte réfléchissant à ce qu'elle allait dire. Mais, la coupant dans toute réflexion, la bête-chat d'avant se pointa, un peu trop près d'elle à son goût, et choppa du chocolat à sa … maîtresse ? Elle vivait avec cette chose ?! Scrap eut un peu peur sur le coup et son visage exprima cette merveilleuse sensation en écarquillant ses yeux et baissant ses sourcils, un joli cocktail. Mais elle se reprit rapidement, soupira intérieurement et essaya de se rassurer en se disant que ce n'était pas un chat, il n'y ressemblait pas entièrement, c'était sûrement autre chose, il n'avait rien à voir avec ce qui la hantait depuis ses quatre ans. La jeune femme se ressaisit et la peur disparu de son joli visage aussi vite qu'elle était apparue. Elle allait ouvrir la bouche pour parler mais pensa soudainement à quelque chose. Elle allait tester l'hypnose. En arrivant elle s'était rapidement rendue compte qu'elle pouvait manger autant qu'elle le souhaitait, sans voir encore de séquelles sur son corps. Mais elle pouvait également, visiblement, hypnotiser quelqu'un en le fixant dans les yeux, ou du moins c'est ce que la personne visée croyait. Pour bien le faire, il faut regarder le point fixe entre les deux yeux, au dessus du nez, la personne regardée aura l'impression qu'on la regarde dans les yeux et n'y verra rien d'anormal. Mais alors si, par exemple, Scrap dit un mensonge, ou même quelque chose de stupide, l'hypnotisé la croira sur paroles, avec une marge d’exception minime. Oui, elle testerait ses capacités sur cette personne un peu agaçante qui était venue l'embêter dans son repas. Fixant le point entre ses deux yeux donc, un sourire léger sur les lèvres, elle dit d'une voix convaincante.

« Bonjour, Scrap. Enchantée. »

Pour accompagner ses paroles elle hocha légèrement la tête, comme un second et définitif salut. Voilà une attention que son interlocutrice ne pourrait pas prendre mal. Déjà très persuasive de nature, si Scrap pouvait à présent hypnotiser les gens par la seule force de ses yeux et de belles paroles, elle pourrait presque se mettre tout le monde dans la poche. Espérant que son pouvoir ait fonctionné correctement, elle se remit bien droite contre l'arbre, une jambe pliée l'autre tendue, regardant le désert loin devant elle et les ombres des nuages qui passaient sur le sol. Elle eut alors, encore, l'envie de fumer et grommela au lieu de jurer cette fois-ci. Elle ne dit plus rien, n'ayant pas envie de parler dans son état de « sur les nefs ». Même si elle avait voulu continuer de parler à cette jeune femme, elle n'aurait pas vraiment su quoi dire sans se foutre de sa gueule pour avoir reluqué son sandwich ou exprimer sa peur pour sa bébête. Pour tenter de faire passer l'envie de fumer, elle se versa une tasse de thé glacé, oui, Scrap boit du thé glacé dans une tasse, british jusqu'à la moelle je vous dit, et ignora une mouche se posant sur son genoux, le fixant sans bouger. Pour tout vous dire, elle attendait la réaction de la fille aux cheveux blancs.

© Code by Prudence

Quelques instants après sa présentation, alors que Scrap sirotait son thé glacé, la personne qui l'avait agressé pour sa malpolitesse se présenta à son tour, alors que la brunette aurait bien aimé qu'elle lui foute la paix, vu qu'elle était venue pour lui faire ravaler ses manières. Ça lui passait en travers de la gorge quand même. Prudence donc ? D'accord, drôle de pseudo quand même, bon en même temps, Ferraille c'est pas vraiment mieux, quoique ça colle à son métier. Lorsque que Prudence parla d'ailleurs, Scrap ne l'avait pas regardé dans les yeux, ni tourné la tête vers elle. Pour la simple et bonne raison que son interlocutrice portait cet animal qui aux yeux de la jeune femme ressemblait de plus en plus à un chat torturé, mort et ressuscité par la suite. Des chaines, du sang, une bouche et un œil cousus, le tout sur une apparence féline, rien de tel pour lui flanquer la frousse à la Scrap. Surtout qu'elle ronronnait, cette chose, alors c'est qu'elle avait bien un gène de félin par dessus tout. C'est pour ça qu'elle évitait de croiser son regard, elle n'avait d'ailleurs pour l'instant pas du tout regarder ses yeux, de peur de la provoquer et qu'elle lui saute à la gorge. Non, elle n'était pas très à l'aise avec ce truc à moins d'un mètre d'elle, elle aurait préféré être tranquille contre son arbre à penser dans les nuages.
Ce qui la sortit de son angoisse fut la phrase bizarre qu'elle entendit ensuite.

« Hum... Désolée, tu peux me l'ouvrir ? »

Elle hallucinait carrément là non ? Une personne venait lui faire remarquer à quel point elle la dérangeait pour ne même pas lui avoir dis bonjour en la prenant de haut, et ensuite, elle s'abaissait à son niveau pour lui demander d'ouvrir un truc ? C'était quoi d'ailleurs, un pot de cornichons ? Elle tourna le regard vers ce que la fille lui tendait, une bouteille de lait. Sans pouvoir plus se contrôler, tout en prenant la petite bouteille blanche et en la décapsulant d'un coup sec, elle lui dit un peu rapidement.

« Pfff, tu te fous de ma gueule ? Tu viens me rabaisser et après tu me demandes d'ouvrir une petite bouteille de merde ? T'as des bras en guimauve ou bien quoi ? Tiens. »
Scrap tire un peu une tête de bad poker face, mais je sais pas comment le décrire alors je le dis comme ça xD

Elle lui rendit et riait légèrement, un peu nerveusement, comme quand on arrive pas à croire quelque chose, avant de se resservir une tasse de thé, installant un nouveau silence. Elle l'avait vraiment ouverte facilement cette bouteille, peut-être qu'elle avait plus de force que les autres. À mais non, elle était mécanicienne aussi, ça devait jouer sur ses bras, parce que des fois les boulons, c'est pas les trucs les plus facile à desserrer quand même.
Après une gorgée, elle tourna la tête vers la jeune femme et lui dit.

« Tu sais Prudence, c'est quand même bizarre comme t'as enchainé la conversation là, enfin bon, c'pas grave, j'ai vu pire. »

Sur la fin de sa phrase, elle se retourna à nouveau devant le paysage, pour profiter du paysage d'après-midi. C'est joli, le milieu d'après-midi, surtout là, tout de suite, avec le sable noir et pleins de nuages. Elle ne savais plus trop quoi dire, car elle se sentait épiée par la bestiole chelou dans les bras de Prudence. Autant ne pas y faire attention, c'est ce qu'elle se disait.

© Code by Prudence

Alors que Scrap pensait la conversation finie, alors qu'elle aurait enfin voulu un peu se poser et se calmer à cause de tous ces trucs de fou avec les chats aujourd'hui, Prudence l'ouvrait encore. En fait, elle ne la dérangeait pas trop, ce n'était juste pas vraiment le moment de lui parler, en plus avec un truc qui ressemblait vaguement à une poupée vaudou de chat dans les bras, ça n'aidait pas le courant à passer dans la tête de la brune. Voici donc ce que dit Prudence, enfin bon, vous l'avez lu en haut si vous avez suivi, j'm'en fou, ça me rajoute des ligne, je suis ce genre de narrateur moi.

« Je ne veux pas te rabaisser, que ce soit clair... Je veux juste me valoriser moi-même. Je n'ai rien contre toi ou ceux qui m'entourent. Je suis juste trop vite agressive, pour un oui ou pour un non. »

Voilà qu'elle s'expliquait, Scrap n'aurait jamais pu penser qu'elle se … soumette ? Non ce n'était pas le bon mot, bref, qu'elle s'explique d'une telle manière. Elle releva les yeux vers son interlocutrice et
lui dit en la fixant dans les yeux, d'un ton blasé naturel.

« Te valoriser ? T'inquiètes c'pas trop dur, suffit de faire ce qu'il te plaît, après tu te sens mieux et t'es content. »

Elle lui sourit à la fin de sa phrase, puis retourna à la contemplation du joli paysage, puisqu'après tout c'était ce pour quoi elle était venue, voir le monde dans lequel elle venait d'atterrir. Apparemment elle ne pouvait pas aller dans les autres royaumes pour l'instant à cause de elle-ne-sait quel problème entre les dirigeants. Mais la Terre des Noiraudes est toujours neutre, non ? De toute façon, c'était ici ou ailleurs dans les Landes de Calcifer, là où on l'avait accueilli. Peut-être qu'elle irait demain, vu comme sa journée avait commencé. Enfin bref, là elle pense complètement à autre chose, donc ça sert à rien que je vous raconte tout ça ! Tranquille posée contre un arbre gigantesque, un peu stressée quand même à chose dans les bras de Prudence, elle sirote son thé glacé en regardant l'horizon, sans vraiment le regarder puisqu'elle remue plutôt ses souvenirs. Oui, Scrap est quelqu'un d'assez nostalgique lorsqu'elle bidouille ses pensées.
Et en ce moment même, elle pense tout simplement à ses parents. Elle ne pense vraiment pas souvent à eux, même si elle s'entendait vraiment bien avec ses géniteurs, elle n'allait pas vraiment souvent leur rendre visite après la mort de Jack. Mais avant ça, elle avait passé une si bonne enfance entourée de sa petite famille, peut-être que les repas avec tous les cousins réunis lui manqueraient après tout, même si ça finissait souvent avec une gueule de bois. Non, sa famille n'était pas du genre à se rappeler des vieux soucis entre leurs membres, juste les bons souvenirs de l'enfance des grand-parents, de leur adolescence, même de la guerre pour les arrière grands-parents, c'était vraiment des soirées agréable, et elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait plus en vivre des comme celles-là, sauf si toute sa famille venait squatter à Skies Kingdom. Mais quelles étaient les chances que toute sa famille la suive ? Infimes ? Nulles ? Complètement inexistante. Peut-être une, deux personnes, recevraient eux aussi la lettre dorée, mais ça serait alors une merveilleuse coïncidence, non ? Que ferait la jeune mécanicienne si d'un coup, dans la rue, elle croisait un membre de sa famille ? Elle ne savait honnêtement pas comment son stupide cerveau réagirait, et ça l'énervait, donc elle arrêta d'y penser. Revenons à la réalité, la vraie, il faut arrêter la nostalgie quand même des fois, sinon, on ne vit que dans le passé. Aller poulette, socialise. Prudence était toujours à côté d'elle, en même temps, seulement une minute devait s'être écoulé en même temps que tout ce flux de pensées. Arborant une superbe expression de bonheur, Scrap se retourna entièrement vers la jeune femme aux cheveux blancs qui se tenait à côté d'elle, tout en enlevant son chapeau et s’asseyant en tailleur. Elle voulait discuter un peu, profiter du présent, tout de suite.

« Dis, tu es née ici ou tu viens de Terre comme moi ? »

© Code by Prudence

Egoïstes, surfaits. Oui c'est vrai, c'est ce que pensait Scrap aussi. Elle le savait, que la race humaine était une race de connards. Même le plus gentil des guguss qui aide son prochain, au fond de lui, il a toujours ce sens inné de vouloir en avoir toujours plus, c'est comme ça, la routine, ça plaît pas aux humains, c'est l'évolution qui a du merder. Pis avant de penser à la survie de l'espèce, c'est la survie de l'individu chez l'humain, ce qui est pas super génial non plus. Enfin, elle qui n'aime pas les humains, elle aime toujours autant aider tout le monde notre Scrap, alors tant pis pour ces pensées, elle fait ce qu'elle a envie.
Scrap regardait Prudence quand elle sentit une goutte sur sa jambe, plic, une petite tache foncée sur sa salopette orange. Plic, une autre. Pic plic plic PPPRRSSHH la pluie. L'arbre avait la majorité de ses branches de l'autre côté du tronc où Scrap s'était assise, elle se retrouva rapidement trempée et soupira. Non pas parce ce qu'elle était mouillée, mais à cause de la brioche dans son sac, elle, trempée, serait immangeable et bonne à jeter. Cela ne prit qu'une seconde, Scrap se retourna pour fermer son sac et tenter de bien le protéger de la pluie en le calant sous une racine. Ca devrait le faire. Puis elle se leva, et s'étira, un fin sourire sur le visage. Elle aime bien la pluie, en plus, dans le désert, la pluie n'est pas glacée disons, non, l'eau est assez chaude même. Au loin on voyait un gros orage, s'approcher doucement, des éclairs violets traversaient les nuages et quelques éclairs de foudre frappaient le sol de temps à autre. Magnifique.

« Pour ta question, je suis née ici. Je me suis toujours demandé si vous pouvez encore vous appelez humain, une fois ici... Et j'aurais aimé voir votre réaction en arrivant, aussi. »
Scrap rit.
« Bien sûr que je suis encore humaine ! C'est pas un ou deux pouvoirs spéciaux qui changent ce que je suis, surtout si je suis née comme ça, elle fit une courte pause, je peux même te dire comment j'étais quand chui arrivée ici tiens. Elle s'étira encore une fois, craquant par mégarde ses doigts. Ouch … Je suis arrivée sur cette planète à quatre pattes, avec un mal de bide pas possible, c'était comme si j'avais pris un coup de poing dans le ventre, et qu'on m'avait jeté hors d'un bar. Je me suis relevé, je me sentais légèrement différente, mais en quoi je ne savais pas, je pense que j'avais plus une expression comme ça. Elle fit une sorte de grimace de douleur. Magnifique hein ? »

Elle souriait, les yeux fermés. En les rouvrant elle regarda le ciel, de plus en plus sombre. Les éclairs se rapprochaient de plus en plus.
« Hum, je ferai bien de m'éloigner de cet arbre moi ... » dit-elle pour elle-même.

Elle prit son sac, le passa autour de son épaule et recula de quelques mètres. Elle tourna la tête vers Prudence, peut-être qu'elle la suivrait, bah sûrement même, elle allait pas rester sous l'arbre pour se faire frapper par la foudre quand même. Oh, attendez, Scrap a cru voir un truc bizarre. Arf, elle a les cheveux collés sur les joues à cause de la pluie, ah mais tiens, la jeune femme n'est pas mouillée du tout ! Pas d'un poil ! Ça fait vraiment pas longtemps qu'elle est sur cette terre la mécanicienne alors elle ne se doute pas que c'est forcément un pouvoir ou une connerie du genre, et du coup elle reste un peu scotchée, ses yeux écarquillés posés sur Prudence.

© Code by Prudence