Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

Un soupire.

Et dire qu’hier encore elle passait son temps à vérifier les rouages du château ambulant. Et dire que c’est à cause de cette journée qu’elle se retrouve au beau milieu du désert actuellement. Oui parce que tout se passait très bien jusqu’à ce qu’elle ne tombe sur ces rouages endommagés. Irréparables, bien entendu. Les choses auraient été trop simples si elle avait pu réparer la chose immédiatement. Mais non. Change la pièce était tout ce qu’il lui restait à faire et en ville il lui avait été impossible de la trouver, tout comme personne dans son entourage n’avait été capable de lui dire ou en dégoté. Sauf ce marchant qui l’avait conseillé de porter ses recherches au-delà des frontières du royaume, sur la terre des exilés.
Et pas n’importe où ! Dans le désert, en plus ! Elle qui supportait très mal la chaleur, la voilà servie.

Un souffle chaud.

Car c’est tout ce qui souffle ici. Pas une once de fraicheur et rien ne pouvant l’aider à combattre la chaleur environnante. Désespérée, elle finit par orienter ses pas jusqu’à l’intérieur d’une maison en ruine et à l’abandon, une parmi tant d’autres. Et c’est sans grand espoir qu’elle commence à fouiller à l’intérieur de cette maisonnée. Après plusieurs heures de recherches, peut-on réellement la blâmer de ne plus y croire ? Elle commence même à douter de la sûreté de sa source, et serre le poing. Elle se jure de la massacrer sur le champ si elle revient bredouille, et l’idée de pouvoir se défouler lui redonne même quelques forces. Assez pour lui donner le courage de continuer ses recherches à l’étage. Mais pas assez pour l’empêcher de se dire que c’est là son dernier essaie, pour aujourd’hui du moins. Alors elle monte tranquillement les marches, prenant garde à ne pas les faire s’effondrer.  Et elle continu ses recherches avec une énergie digne d’un poulpe hors de l’eau depuis trop longtemps déjà.

Un éclat de joie dans le regard.

Parce que oui, enfin. Elle n’y croyait plus mais elle finit par trouver dans un recoin oublié la pièce qu’elle cherchait depuis tout ce temps. Sans perdre une seconde de plus, ravie de pouvoir enfin quitter cet endroit sans plus tarder, elle ouvre son sac à dos pour y glisser sa dernière trouvaille, l’ajoutant aux dernières. Car en les trouvant elle s’était dit qu’elle pourrait toujours en faire quelque chose, et là voilà à présent avec un sac bien remplit. Mais peut-être pas des choses les plus essentielles. Car, à bout de force, elle attrape sa bouteille d’eau pour constater avec une mine déconfite qu’il n’y a à l’intérieur plus aucun liquide. « Et merde.. »

Une grimace.

Elle ne doit pas s’attarder ici. La chose finira par se trouver être humainement impossible, de toute façon. Elle a besoin d’eau et si elle ne peut en trouver ici, elle doit quitter cet endroit au plus vite. Alors elle redescend, toujours avec cette même prudence malgré la tête qui lui tourne, sans se rendre compte qu’elle n’est plus seule. C’est la voix de l’inconnu qui s’élève calmement dans la vieille bâtisse qui finalement lui fait se rendre compte qu’elle n’est plus seule. Alors elle fait quelques pas supplémentaires pour finalement l’avoir en vue. Le temps d’une seconde, elle se demande s’il s’agit d’un mirage. Cela ne serait pas étonnant. Elle prend pourtant la peine de répondre. Pourquoi ? Elle n’en sait rien.

« Un simple mécanicienne. » dit-elle, elle-même consciente que, étant en charge du château ambulant, elle est probablement bien plus que cela. « Je ne m’attendais pas à rencontrer quelqu’un ici. A qui ai-je l’honneur ? »

Et un sourire.

Spoiler:

Spoiler:

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

C’est silencieuse qu’elle laisse l’homme face à elle répondre à ses mots, à son interrogation. Et le temps de quelques secondes elle se demande laquelle de ces deux données est la plus significatrice d’une telle réaction de sa part : l’égo surdimensionné de son interlocuteur ou l’ignorance totale du monde extérieur qu’elle cultive en ne quittant que rarement son cher château ambulant. Un bon mélange des deux, sans l’ombre d’un doute. Mais quelle importance ? Ca ne l’intéresse pas. Ou c’est du moins ce dont elle essaie de se persuader alors qu’elle se rend compte qu’il l’intrigue quand même un peu. Fichue curiosité mal placée, ça. Elle se maudit intérieurement d’avoir chopé un tel caractère, d’ailleurs. Cadeau de son paternel, sans aucun doute. Elle n’a jamais su sa mère curieuse à ce point !
Et puis, il y a ce mot qui éveille encore plus sa curiosité que de raison. Scientifique. Inconsciemment elle se dit que, selon les connaissances du proclamé scientifique, elle pourrait en apprendre plus grâce à lui. Et l’idée est, il faut bien le reconnaitre, assez appétissante. Se servir de lui ? Non, bien sûr que ce n’est pas l’idée. Peut-être qu’un échange de bons procédés, par exemple, pourrait être possible. Son sourire s’élargie alors. Cette sortie commence à s’avérer bien plus intéressante qu’aux premiers abords.

« Voilà le deal. Une réponse contre une réponse. Cela me semble correct, tu ne penses pas ? Tu me dis qui tu es et j’en fais de même. Je te dis ce que je fais ici et tu en fais de même. Me voilà également intriguée à présent.  »

S’adossant contre le mur le plus proche, elle croise les bras en contemplant le blond face à elle. Il suffit qu’elle accepte et elle pourra commencer à essayer d’élargir les choses. Un peu plus à chaque fois. Fourbe fille qu’elle est. Fille intéressée qu’elle est.
Mais qui a dit que c’était mal ? Après tout, dans son optique les deux retireraient des avantages de ce petit échange. Fourbe oui. Mais pas injuste, la petite rousse. Jamais.
Ou du moins le pensait-elle encore à ce moment.

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

Elle l’écoute, et elle ne peut empêcher un fin sourire de se dessiner sur ses lèvres. Un sourire satisfait, en fait. La tournure que prennent les choses lui plait, et il semble que cela soit réciproque. Tant mieux, cette nouvelle rencontre ne s’en déroulerons que mieux. Petite curieuse comme elle est, elle a de plus en plus envie de savoir qui il est, ce qu’il fait ici. Et plus que tout elle veut savoir s’il pourra lui être utile et inversement. Parce que oui, il faut tout de même reconnaitre qu’il serait bête qu’elle ne puisse lui offrir certains de ses services si elle veut profiter des siens. Sans échange pas d’équité. Et personne ici ne ferait de bénévolat, ça se sent.

Le jeu lui plait, et à elle aussi. Aucun doute que la partie sera intéressante. Cela dit elle doit reconnaitre que l’homme en face de lui –dont elle ne sait si elle doit le considérer comme un allié ou un ennemi pour le moment- est intelligent. Refuser de répondre en premier...Et dire qu’elle s’était arrangée pour qu’il se laisse aux premières confidences. C’était un joli coup elle se doit de l’admettre. Son sourire s’élargit, se faisant plus joueur.

« Que de galanterie. »

Elle ouvre son sac et commence à chercher la pièce qu’elle vient de trouver. Celle qui en toute logique aurait dû se retrouver au-dessus de toutes les autres mais qui s’est habilement glissée tout au fond. Naturellement. Elle se débat quelques secondes avec ses affaires et fini par extraire l’objet qu’elle garde en main et vient placer au niveau de son épaule, paume dans la direction du blondinet.

« Hellhound. Je suis venue chercher ça pour réparer un dysfonctionnement dans les rouages du château ambulant. J’en sus la mécanicienne attitrée. »

Plus aucun sourire sur son visage. Rien que son sérieux. Le même sérieux qu’elle aborde lorsqu’elle fait son boulot. C’est le genre de choses avec lesquelles elle ne rigole pas.
Elle prend soin de remettre l’objet en place avant de l’inviter à poursuivre ce jeu de confessions, récupérant son sourire enfantin.

« Ton tour. »

Spoiler:

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

Ce petit jeu l’amuse. Sans doute plus qu’il ne le devrait. C’est bel et bien la première fois qu’elle n’utilise pas une manière conventionnelle –si tant est que foutre son poing dans la figure de quelqu’un est conventionnel- pour faire connaissance avec quelqu’un. Car dans le fond, c’est bel et bien de ça dont il s’agit, même aussi indirectement que cela se fasse.  Ce petit jeu de question réponse va la dévoiler au moins autant qu’il ne va dévoiler l’homme en face d’elle. Et cela tombe bien, car tout récemment arrivée qu’elle était et ne sortant que rarement du château ambulant, la rouquine ne connait pas véritablement grand-chose sur ce monde. Un tort, elle le sait mais voilà une façon forte amusante de rectifier tout ça.

« Je trouve stupide de considérer ces terres comme maudites. Les habitants d’ici n’ont-ils rien de mieux à faire que se déchirer entre eux ? »

Exactement comme dans « son » monde. Et dire que cette maudite lettre se vantais d’un véritable « paradis ». A voir les conditions de vies d’ici elle se demanda même si son monde n’était pas un peu plus paradisiaque que celui-ci.  A viser le paradis, ne finissait-on pas par atterrir en enfer ici-bas ? Tout ce que Hell’ avait toujours voulu, c’était fuir. Ce n’était pas un paradis, ni rien dans ce genre. Juste un endroit loin de sa vie d’avant. En ce sens elle ne se sentait pas véritablement désabusée. Tout le monde ne pouvait pas en dire autant, sans doute.

« Des Landes de Calcifer, et peut-être même de bien plus loin. Ce monde n’est pas celui dans lequel j’ai été mise au monde et c’est suite à une sorte de caprice que je me suis retrouvée ici. Je pensais qu’ici les choses seraient différentes, mais visiblement qu’il évolue dans un monde ou dans un autre, l’Homme fini toujours pas récolter les mêmes vices… »

Elle soupire et passe une main dans ses cheveux. Quelle chaleur…

« Pourquoi avoir quitté Yubaba ? »

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

Elle l’aurait volontiers frappé. Mais si elle l’avait fait, elle n’aurait vraiment pas donné l’impression d’avoir eu une quelconque éducation. Hors, on l’avait éduqué avec des manières. Celles qui disent qu’on ne frapper pas un type qu’on vient de rencontrer. Pas si on a engagé une conversation avec ce type.
Bon, il est vrai qu’elle ne respectait pas toujours ces règles de bonne conduite. Mais jusqu’ici elle l’avait fait, alors elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin sous prétexte que le type en face d’elle était d’une prétention sans nom.

Cela dis fort heureusement la conversation dériva et il répondit à sa question. Ainsi c’était de cette façon que les choses fonctionnaient en ce bas monde ? C’était des plus lamentable…Et elle ne doutait pas que si Black venait un jour à lui dire qu’il voulait se débarrasser d’elle parce qu’elle représentait un quelconque danger pour lui, elle ne se gênerait pas pour le frapper. L’égoïsme. Quoi de plus détestable ?

Et encore une fois, le scientifique repartis sur un nouveau sujet. Plus exactement une nouvelle question.

« Oh, ça… »

Elle soupira. Comparé à d’autres elle n’avait jamais trouvé ses dons forts intéressants. Cela dit, elle s’appliqua à y répondre en faisant tout d’abord un petit mouvement de poignet afin d’activer son arme. Ainsi, ces bracelets électroniques d’apparence simple s’étendirent de son poing à la moitié de son avant-bras.

« Une aisance déconcertante à utiliser cette arme, mais comme je l’ai créé je ne suis pas sûre que ce soit véritablement un donc. Et je peux aussi plier les métaux les plus solides. »

Et bien sûr, elle avait dit cela d’une simplicité enfantine. Comme elle aurait pu dire qu’elle savait bien dessiner en somme. Comme si tout ça était normal et ô combien banal.

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

En premier lieu elle ne sait comment interpréter ce sourire qui s’illumine sur le visage de son interlocuteur. Puis, il prend la parole et elle commence à le comprendre. Lui être utile…Peut-être bien, mais elle, dans tout ça, elle y gagnerait quoi ? Elle n’a pas le temps de se poser véritablement la question qu’il enchaine les propos. Mériter mieux qu’un poste au château ambulant ? Elle ne partage pas cet avis, mais ne proteste pas non plus. Son boulot lui plait, et c’est tout ce qui importe, dans le fond.

C’est lorsqu’il reprend la parole qu’elle se rend compte que, effectivement, elle n’a même pas pensé à lui poser une autre question. Cependant, elle ne prend même pas le temps d’y réfléchir qu’elle s’évade tout naturellement de ses lèvres.

« Et si je vous aidais, qu’est-ce que j’y gagnerais ? »

Elle sourit d’un air assuré. C’est exactement ce qu’elle espérait obtenir. Car toute cette conversation prend une tournure de marché qui se forme, tout doucement, et qui sera bientôt près à être conclu. Elle pourra toujours demander par la suite dans quel genre de projet il est lancé. A partir d’ici, elle pourra accepter, ou non, de l’aider. Ou encore marchander si elle ne trouve pas l’échange assez avantageux à son gout.

« Dans l’hypothèse où je trouvais ce que vous faites un tant soit peu intéressant, bien entendu. » ajoute-t-elle avec nonchalance.

Suite à quoi elle s’assied en tailleur à même le sol, recommençant à avoir la tête qui lui tourne par cette chaleur de plombs. Il faut qu’elle songe à faire en sorte que les choses se déroulent plus vite. Il faut qu’elle s’arrange pour arriver rapidement à un accord. Sans quoi elle risque très vraisemblablement de s’évanouir avant d’avoir atteins son but. Or, il est hors de question pour elle qu’une telle chose arrive.

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

Il est probable qu’avoir des relations avec une forte influence soit d’un considérable avantage. Seulement voilà la question se posait : Que vaut véritablement l’influence d’un Noiraude au sein d’un Royaume tel que les Landes par exemple ? Car elle avait déjà son camp, elle en était consciente et il ne fallait pas qu’elle l’oubli. Il ne fallait pas non plus qu’elle lui fasse confiance, pour le moment du moins. Il en était hors de question. Elle peine à l’accorder aux gens de son entourage, alors un inconnu qu’elle vient de rencontrer dans les bois et avec qui elle essaye de marchander ? Cette blague !

Il reprit la parole et elle médita sur ces mots. La grande question qui se posait, en réalité, était : voulait-elle vraiment plus que ce qu’elle n’avait déjà ? Sa situation actuelle lui plaisait bien. La façon dont elle pouvait vivre de sa passion sans que personne ne soit là pour venir la faire chier –sauf cas exceptionnel- dans un environnement qui respirait même tout ce qu’elle appréciait…Posséder le château, ce serait avoir plus de responsabilités. Des responsabilités ont elle ne voulait pas forcément. C’était bien pratique de ne devoir gérer que la partie pour laquelle elle était qualifiée. Le reste, elle n’en voulait pas. C’était trop. Et c’était d’une chiant, d’avoir trop de trucs à faire.
A la suite de tout cela, elle soupira.

« Il y a quelqu’un que j’aimerais revoir. Hélas, cette personne n’est pas dans ce monde mais dans celui d’où je viens. »

Elle pensait bien sûr à Sayo. Sa meilleure amie. Bien sûr qu’elle aurait également voulut revoir sa mère, voir son petit frère…Mais, étrangement, celui lui paraissait bien plus inconcevable que de revoir la brunette avec qui elle avait partagé tous ses secrets. Et d’ailleurs, ces pensées lui donnèrent une idée toute trouvée de nouvelle question.

« Et puisque le sujet est abordée. Avant d’atterrir ici, nous recevons une lettre. Que savez-vous là-dessus ? »

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

Elle se l’était souvent demandé, si Sayo  allait véritablement venir ici. Elle y avait renoncé, et Isaac à présent lui mettait le doute. Elle connaissait sa meilleure amie, et il était certain qu’elle saisirait sa chance si jamais on lui en laissait l’occasion. Mais le tout était encore pour elle de recevoir une lettre pareille à celle que Hellhound avait reçue avant d’intégrer ce monde.

Elle aurait pu s’arranger pour qu’elle reçoive cette lettre, si jamais elle avait su qui les envoyait. Mais il semblerait que, malgré son « génie », il ne savait pas ça.  A savoir si un réel désintérêt ne venait pas dans le fond d’une jalousie bien cacher. Bien qu’elle en doutait. Enfin dans le fond, elle s’en fichait bien. Ce n’était pas son problème. Il n’en savait rien, elle irait poser cette question ailleurs, jusqu’à avoir finalement une réponse convaincante.

Pour l’heure, son petit jeu se poursuivait et prenait à présent une tournure qui s’éloignait bien de son but premier. Et elle n’avait pas spécialement envie de commencer à déblatérer de tout et de rien. Ce n’était pas son genre, aussi s’arrangerait-elle pour repartir sur autre chose dès lors que sa réponse serait formulée.

« Vous ne le comprenez pas parce que vous n’êtes pas à ma place. Ce monde n’est pas celui dans lequel j’ai vu le jour et grandit. Mes racines sont là-bas, et c’est la raison qui fait que je ne pourrais cesser d’y penser. On ne peut pas oublier tout notre vie d’un claquement de doigts. »

Elle hausse les épaules, persuadée qu’il ne comprendra pas ce point de vue. Il ne semble pas être homme à être attaché à ce genre de choses, les souvenirs, et tout ça. Elle aurait aimé être ainsi elle aussi. Pouvoir tourner la page. Hélas elle ne fonctionnait pas comme ça.

« Sur quels genre de projets voudriez-vous mon aide ? »

Repenser à son monde, pour l’heure, elle en avait assez. Elle voulait avancer. Et quoi de mieux pour ça que de recommencer à parler affaires ?

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

Le changement de sujet semblait quelque peu soudain. Ce n’est que par la suite qu’elle s’était demandé si peut-être cela ne l’avait pas été trop. D’un autre côté, les deux semblaient agacés par la tournure qu’avait pris la conversation. Et, finalement, tout comme elle il semblait beaucoup plus intéressé par le sujet revenu sur la table.

Interdite, elle l’écoute ricaner et reste concentrée, malgré la chaleur, sur les mots qu’ils formulent en guise de réponse. Elle croise les bras, et affiche une petite moue désintéressée. Puis, vient la question du blond. Elle sourit, alors, et lâche sans une once de remords.

« Je ne vous ai pas demandé de quel genre d’aide vous avez besoin. Je vous ai demandé sur quel genre de projet elle était requise. En ce sens vous n’avez pas répondu à ma question. »

D’ordinaire, Hellhound aimait jouer sur les mots. Elle aurait presque pu le faire, là. Mais non, c’était un fait. Il n’avait pas répondu à la question qu’elle avait posé, il avait répondu, probablement, à la question qu’il aurait voulu entendre, à la place. Or, ce qu’elle voulait savoir, c’était dans quel genre d’histoire foireuse elle était encore en train de se fourrer.
Gardant son sourire, elle ajouta :

« Lorsque vous aurez correctement répondu à ma question, je répondrais à la vôtre. »

Elle n’aimait pas qu’on tente de le duper. Que ce soit volontaire ou non.

Un petit tour dans le désert
Isaac & Hell

Elle se fiche bien des compliments, en cet instant. Son culot n’a jamais été véritablement apprécié et sa sincérité non plus, mais il fallait une première fois à tout n’est-ce pas ? Bien. Super. Mais là, elle avait trop chaud pour s’en soucier véritablement de toute façon. Elle s’en fichait, dans un sens. De ce qu’on pouvait penser d’elle, de la façon dont on pouvait la voir. Aussi avait-elle haussé le épaule en cet instant. Dans la conversation, était-ce vraiment important de toute façon ?
Elle hausse un sourcil alors qu’il lui révèle ses véritables desseins. Et la première question qui lui vient à l’esprit, c’est que deviendrait son royaume sans son emblème ? Définitivement, quelque chose ne tourne pas rond dans toute cette histoire. Mais en a-t-elle vraiment quelque chose à faire ? Ce monde n’est pas le sien. Il ne le sera jamais. Alors qu’est-ce que ça changerait pour elle, dans le fond ? C’est dans le château ambulant et non dans les Landes en soi qu’elle travaille. N’est-ce pas ?
N’est-ce pas ?

« Mais ça dépends de vous. Cette entreprise risque d’être longue et ne pourra certainement pas se faire en un jour. Tout dépend de ce que vous aurez à m’offrir en échange de chaque service rendu. A vous de savoir marchander. Tout a un prix, vous savez ? »

Petit sourire. Elle n’est pas sûre de pouvoir aller jusque-là, mais elle sait bluffer comme personne. Elle ne le fera probablement même jamais, d’ailleurs. A moins que. A moins que le prix offert par Isaac soit à la hauteur de ses attentes. C’est à lui de voir à présent s’il a les possibilités de marchander. Et s’il a envie de les mettre sur le tapis. Sur ce point Hell’ est très dure, mais elle ne doute pas qu’il a quelques atouts dans sa manche.

« La chaleur m’insupporte. J’aimerais mettre un terme à tout ça si vous le voulez bien. Voici ma question. Faisons-nous affaire ? Si vous avez besoin de moi vous savez où me contacter. Si vous avez de quoi m’intéresser alors je répondrais présente, assurément. »

Son sourire s’élargit alors qu’elle le regarde droit dans les yeux. C’est peut-être ici la fin et le commencement de quelque chose qui fera basculer sa vie.

Spoiler:

Spoiler: