« Keviiiiiiiin ! »

Une voix résonnait sur les hauteurs des falaises des territoires Royaux de Yubaba. Il ne s’agissait ni plus ni moins que de Bruce Disney, désespéré comme rarement il l’avait été jusque-là au court de sa pauvre existence. Le fait est qu’il s’était –encore- disputé avec son frère jumeau, Kevin. Souci, ils n’étaient pas « fusionnés » à ce moment-là et son frère était du genre assez sportif dans l’âme. Du coup, lorsqu’il avait décidé de taper un sprint digne des trois fois cent mètres des Jeux Olympiques, Bruce avait tout simplement été dans l’incapacité physique de le suivre.

Tout avait commencé après qu’il ait quitté Miya, cette demoiselle que le plus jeune des deux frères avait été on ne peut plus heureux de revoir ici, quand bien même on aurait difficilement plus étonné que lui. Lorsqu’il pensait à la demoiselle, il se sentait bien et mal à la fois, sentant des petits papillons au creux de son cœur. Il ne savait pas trop d’où ça lui venait, mais c’était là le terreau de sa récente prise de tête avec sa moitié.

A peine étaient-ils retournés dans le territoire des exilés qu’ils en étaient ressortis. Enfin, ça, c’était vite dit, car Bruce suivait avant tout son instinct, en se disant que, peut-être, Kevin aurait eu le même. Ce qui n’était pas gagné d’avance. Voici comment il avait atterri ici. Et il était bien embêté.

Or heureusement pour notre protagoniste, il n’était pas aussi fier et têtu que son ainé. Ainsi, lorsqu’il vit une silhouette, au loin, il n’eut aucun souci à aller l’aborder, avec toute la gentillesse dont il savait déborder mieux qui quiconque.

« Bonjour ! Excusez-moi, je cherche mon frère, vous ne l’auriez pas aperçu, par le plus grand des hasards ? »

Un grand sourire fendait son visage car malgré toutes les misères qui pouvaient lui tomber dessus, c’était là l’atout principal de Bruce ; il savait tout garder derrière un masque. Même quand ça faisait mal. Comme là, tout de suite, par exemple.

Bruce était heureux, enfin une personne d’apparence civilisée – et fort jolie, soit dit en passant – pour lui faire la conversation ! Bon, en soit, il n’était pas là pour ça, mais pour retrouver Kevin, qui avait encore fait des siennes. D’ailleurs, la jeune femme eut tôt fait de dire quelque chose qui tiqua son attention.

« Comment ? Déjà rencontrés ? Euh, non, je ne crois pas, je me serais souvenu de vous, tout de même… »

Il avait eu le réflexe immédiat de la vouvoyer. Elle était si jolie et si bien habillée qu’on aurait dit une noble. Alors forcément, le rouquin avait choisi de mettre les formes lorsqu’il était question d’un dialogue avec une telle personne. Mais ses élucubrations continuèrent, flottant dans son cerveau avec la même vivacité qu’un troupeau de méduses se laisseraient porter par le courant. Ah ah, j’aime les comparaisons. Passons. Il reprit presque aussitôt après, après un petit rire très enfantin, comme pour masquer la pseudo gêne qui s’était emparé de lui.

« Pour en revenir à mon frère, en fait, il s’agit de mon jumeau- »

Oh, miracle, il la vue la vierge. Il eu l'illumination, il a enfin semblé comprendre ou voulait en venir la jolie poupée devant lui.

« Mais bien sûr ! Vous avez surement vu Kevin puisque nous nous ressemblons comme deux gouttes d’eaux lui et moi ! »

Bon, un détail près contrecarrait cet argument, leurs franges. Respectivement, elles n’étaient pas du même côté. Mais bon, ça, personne ne le savait à part eux donc au pire, fuck. Heureux de savoir qu’il se rapprochait –peut-être – du but qu’il s’était lui-même fixé. Hagard, il vint prendre les mains de la superbe apparition dans les siennes – même si, s’il s’était écouté il lui aurait plutôt fait un gros câlin mais bon…. – avant de la remercier un nombre incalculable de fois, dans toutes les langues qu’il connaissait, soit anglais, français et japonais. C’était déjà pas mal, me direz-vous. Il avait l’air d’un imbécile fini, mais bon, au moins, là, l’étiquette correspondait au produit, hi hi.

Une fois s’être épanché en remerciements tout droit sortis dont ne savait ou, il osa alors questionner la jeune femme.

« Comment vous appelez-vous, Mademoiselle ? »

Puis, il réalisa qu’il avait lui-même omis de dévoiler son identité, chose qu’il voulut immédiatement corriger.

« Moi je suis Bruce Disney ! Enchanté de faire votre rencontre !

"
Un beau sourire, tel une révélation, quelque chose d’éphémère. C’était comme une ombre sortant d’un tapis de lumière.