LIBRECodage fait par ©PAINDORE sur APPLE SPRING △ 0000 mots.
Un jour tu as eu envie. Tu ne savais pas trop de quoi, mais tu avais envie. C'était une envie qui te prenait à la gorge, qui te rongeait, t'illuminait, te faisait voler. Tu te retenais souvent d'avoir envie. D'avoir
trop envie en tout cas. Avoir envie, ça fait rêver. Ça fait pousser des ailes. Mieux que le Red Bulls ouais. Avoir envie ça fait mal. Alors pour te calmer, freiner ce besoin d'avoir quelque chose d'inconnu, ce quelque chose que tu cherches encore, tu es montée sur les toits, pour regarder les étoiles. Tu aimes monter sur le toit. Tu vois toute la ville, la vie. Tu vois les étoiles aussi. Ces si petites choses, brillantes, là, dans le ciel, illuminant la nuit noir.
Les rues sont mortes et moi je meurs de les voir mortes autant que moi.
Il règne dans l'air une atmosphère pesante. Ce n'est plus la révolte que tu sens, comme celle que tu sentais avant. Non. C'était différent. L'odeur la plus flagrante était celle de la mort, de la souffrance, du désespoir. Le vôtre. Le leur aussi. Ceux qu'ils éprouvaient avant, dans leur désert. Maintenant, leur désespoir était le vôtre aussi. On sentait, sous tout ça, un relent d'espoir. L'espoir des exilés de pouvoir vivre. L'espoir des habitants des Landes, de savoir que c'est enfin fini.
Mais pour toi ce n'est pas fini.
Ton père et ta mère sont morts.
Gabriel a disparu.
Tout a disparu.
Tout ce que tu as réussi à faire c'est conserver des plantes. Réussir à soigner quelques personnes avec.
Te transformer en bélier.
Sous cette forme, tu te sens invulnérable. Moins seule aussi.
je suis venue pour te rejoindre toi tu n'as pas voulu me voir pour ce marin sur son navire il sera vieux le port ce soir.
Car tu es seule. Si seule. Tu ne le montres pas. Tu rigoles. Tu souris. Mais chaque soir, tu pleures, et pour étouffer tes sanglots, tu te mords, jusqu'au sang. Tu ne veux pas qu'on t'entende, là, dans ta maison où le sang de tes parents est encore présent sur le sol. Si Gabriel était là, ça irait. Mais il parti. Parti. Il t'a abandonnée. Pire qu'une vieille chaussette.
non je n'aurai plus de nouvelles que l'incompréhension des yeux des religieux perdant le ciel les avenirs perdent futur et les présents jamais ne durent.
Maintenant tu dois réfléchir. Savoir quoi faire. Tu es perdue. Du sang-froid. Du sang-froid. C'est ce qu'il te faut. Ce que tu n'as pas. Tu te dis que les exilés aussi avaient eu envie. Envie d'avoir un vrai endroit où vivre. Et ça avait donné un massacre. Tu te dis que tu ne devrais pas avoir envie, maintenant.
pourquoi tu veux pas me parler tu as sans doute tes raisonsces choses dures à accepterquand on a perdu la passionalors va pour l'indifférencepour ces choses qui n'ont de sensque le silence qu'on leur fait dire
.
Il était parti comme ça, t'avait abandonnée. Sans un mot. Juste avec un air d'effroi sur le visage.
la nuit s'agiteon est pas quittel'horreur des injures je te jure ces écorchures au fond de moiau goût d'enterrement parfois.
Quelqu'un. Tu entends son souffle, ses pas, ses mouvements. Ton sang se fige. Instinctivement tu te transformes en mouton.
« beeeeh. »