Rougir. Elle était à peine réveillé qu'il était déjà là, avec son sourire joueur à croire tout savoir sur tout. Elle le détestait d'ailleurs, ce petit étirement sournois entre ses lèvres vicieuses. Sweety n'était pas une femme qu'on pouvait qualifier d'innocente, ou alors juste à la tonalité sucrée de sa voix, de l'enfance dans ses courbes. Quand le docteur – ou plutôt ce crétin qui se faisait passer pour tel – lui proposa de la réchauffer, la jeune femme se méfia d'abord, puis en conclut rapidement qu'il ne pourrait rien faire de toute manière. « Eh je t'ai dit que j'allais me débrouiller.. » elle se leva pour aller vers la sortie de la grotte. « quel temps de chien. » elle pourrait au pire les protéger tous les deux d'un champ de force mais elle risquait de ne pas tenir longtemps vu son état de fatigue et si c'était pour rester bloqués sous la tempête de neige, non merci !


Tressaillir. Un battement, puis deux. Son corps ne répond plus, il part en vrille, dans une violente frénésie, anormale hérésie. La demoiselle sentit son cœur s'accélérer, dans un souffle incertain. Elle se retourna alors vers son compagnon, le regard interrogateur. Puis une deuxième sensation apparaît... plus charnelle, sensuelle. Elle serre les poings, secouant ses cheveux rosés. « Qu'est-ce... que tu fais ?! » Elle avança vers lui, s’empourprant. Il devait savoir de quoi il s'agissait ce crétin intersidéral. « Extasy. Je trouve cela de mauvais goût vraiment.. » était-il sincère quand il affirmait ne pas être responsable ? Sweety ne pouvait savoir, elle était un peu indisposée à réfléchir dans ce genre de moment. Secouant la tête négativement, désormais rouge jusqu'aux oreilles, elle tomba à genoux devant lui, fixant le sol de ses prunelles encore légèrement écarquillées. « Arrête ça alors s'il y a des effets secondaires... Je te jure que ça devient un peu... gênant là... »

La gêne. Elle détestait ce genre de situation. C'est donc pour ça qu'elle s'arrangeait toujours pour ne pas s'y retrouver. La dominante dominée... Qu'elle piètre plaisanterie. Sweety tremblait de tout son être. Pourquoi donc lui faisait-il ressentir des choses pareilles ? Cela faisait bien longtemps … mais devant lui, son compagnon de route, son bras droit en qui elle avait toute confiance, c'était un coup bas. Après tout, elle le connaissait bien à force de l'observer. Mais .. elle ne pouvait pas croire qu'il n'attendait que ça. Non... impossible. « Extasy bordel... » Il ne fallait pas non plus qu'elle craque et qu'elle perde le contrôle de la situation. La jeune femme ne voulait pas non plus lui montrer sa face cachée, car c'était une douleur certes éphémère mais indélébile. 

La haine. Voilà qu'il la prenait dans ses bras. Ça restait un homme, et elle restait une femme. Sous le coup de l'excitation en plus. Elle s'empourpra immédiatement encore plus. « je meurs de chaud là... Alors lâche moi, je vais mourir sinon.. » elle essayait de garder le contrôle de la situation. Ne pas s'énerver, ne pas s'énerver. Une douleur qui remontait à son entre-jambe la fit tressaillir, tandis que sa respiration se saccadait de plus en plus. « lâche moi putain ! Je t'ai dis que je crevais de chaud ! » et encore, elle serrait les poings pour garder son calme, l'odeur sucrée d'Extasy lui montant à la tête. Il allai trop loin sans s'en rendre compte. Et s'il continuait dans cette voie, il allait s'en mordre les doigts. Pourquoi donc les hommes étaient-ils aussi butés ? Et surtout, qui lui avait fichu un bras droit pareil ?  

Souffle. Elle le sait. Elle le sent. Elle va perdre le contrôle. De son corps ou de son âme ? Peut-être les deux qui sait. Cette douleur inflammable et enflammée qui ravage son intimité, cette douceur qui l'apaise en continuité... Elle le fixe, il est si désirable, désiré. Pourtant, ce n'est pas qu'il ne lui plaît pas … mais … c'est un peu ça en fait. Et cette sensation de perdre le contrôle, comme un viol de l'âme, un vol de fierté, un anéantissement. Se découvrir... ses mots résonnaient comme une sentence. « Non mais t'y as cru ou quoi toi ?! » La jeune femme était perdue, vraiment perdue. Même ce qu'elle croyait dire avec conviction, tout n'était que mirage. « J'ai chaud mais pas au point de … de me... enfin tu as compris hein. » elle secoua la tête. Mais alors qu'elle pensait qu'il n'irait pas plus loin, il fit le premier pas. Puis le second, pour venir oser son corps contre le sien. Sweety c'est comme une princesse, elle est aussi souillée que pure, et aussi pure qu'une souillure.

Souffre. « mais pousse toi ! » c'est trop. Elle ne peut plus la contenir. Dark Sweety, les ténèbres de son âme, l’apothéose de sa folie. « Ext.. asy.. » ses prunelles se dilatent et ses reins se cambrent. Un rire s'échappe et un cynisme triste se chante. La jeune femme se saisit de son compagnon par la nuque et le souleva d'une force herculéenne pour le balancer à travers la grotte. Un sourire mauvais s'affichait sur son visage. « Je crois que tu t'adresses à la mauvaise personne docteur. » elle fit craquer ses doigts d'un regard sombre et s'approcha lentement de lui pour, avant qu'il ne puisse se relever, écraser son pied sur son dos, jusqu'à ce qu'elle puisse entendre ses os craquer. « J'sais pas ce que tu t'étais mis en tête mais avec moi ça prend pas. » Fronçant les sourcils, dark sweety avait du mal à ne pas se prendre pour une reine. Ce n'était pas la force qui lui manquait, ni la force, mais la pudeur peut-être. Elle usa de son champ de force pour le bloquer contre le mur, l'empêchant de bouger, comme si une barrière invisible l'écrasait contre la paroi de la grotte. 

Colère. Elle ne se contenait plus. Pourquoi était-ce si difficile de se retenir ? Surtout de faire un carnage. Sweety n'était plus Sweety mais Dark Sweety, son côté obscur, sa folie, sa rédemption. La demoiselle ne se trouvait être plus qu'un monstre. Quelque chose de redoutable et d'angoissant. Qu'est-ce qui avait donné naissance à ça ? La peur, la solitude, le désespoir et Isaac, son bourreau. Elle le maudissait bien celui là et ses expériences. Mais pour l'instant, celui qu'elle maudissait, c'était Extasy et ses provocations, il allait payer très cher le fait de l'avoir poussé à bout. Il voulait voir à quoi ressemblait la chef de clan dans tout ses états ?! La voilà. Cependant, même si la violence résout ô nombre exploit de problèmes, la culpabilité n'en reste pas moins un parasite pour tout psychopathe. Sweety l'avait quand même encastré dans le mur et il semblait souffrir de quelques côtes brisées. Comme a dit un grand homme : « Oups. » elle le lâcha d'une main pour qu'il s'étale par terre et le toisa. « ça t'apprendra. Dôôôcteuurr. » elle fit rouler sa langue avec un air moqueur. Biatch.

Amère. Oui mais voilà, Dark Sweety ne reste pas là éternellement. Parce que déjà, elle a autre chose à faire et aussi... parce que Sweety est de plus en plus forte et qu'il lui en faut peu pour reprendre le dessus. Ainsi la douce enfant rouvrit les yeux, de nouveau elle même. Princesse Sweety fut alors choquée de voir la semi carcasse de son ami au sol, mordant la poussière. Après tout, c'était son ami non ? « Merde ! Extasy ça va ? » elle se mit à genoux à côté de lui et le secoua. « meurs pas vieux hein ! » de l'inquiétude presque sincère se lisait dans son regard alors qu'elle le traîna vers le milieu de la grotte. « Je t'en prie, ça va aller d'accord ? » ça allait sûrement aller ! Il était docteur, ça allait être facile de se soigner. N'est-ce pas ? ♥