Day Pellets

Tu n’es pas bien dans cet endroit ? Ah bon, pourtant je croyais. Il fait chaud, tu ne trouves pas ? Ce pourrait-être une bonne occasion de te donner en spectacle. Regarde, le gens autours de toi son dehors, ils se perdent dans leur habitudes. Change les, permets leur de sortir de leur monotonie quotidienne. Allez, décoince-toi, et fais ce que tu sais faire de mieux. C’est ça, détend toi, mets-toi en position, et amorce le premier pas. Quatre… Cinq… Six… Sept et huit… Et tu recommences, encore une fois, puis une autre, et encore une… Deux pièces… Trois de plus… Dix ? Il est généreux celui-là. Allez, incline toi légèrement, adresse lui un joli sourire, et retourne à tes pas. Ne te perd pas dans le rythme. Pied gauche, pied droit, lève ton bras, et baisse ta main. Ferme les yeux, puis lève ton visage. N’oublie pas, le rythme…

Bon, tu ne veux pas faire une pause ? Je ne sais pas si tu te rends compte que tu danses depuis plus d’une heure, et que tu n’as pratiquement rien récolté. C’est ça, ramasse ton chapeau, compte ce qu’on vient de te donner. Seulement ça ? Bon dieu, il ne fait pas bon vivre à danser ici. D’ailleurs, je me demande bien pourquoi tu as choisi de venir dans cette cité. C’est le monde qui t’y a attiré ? Je t’avais pourtant dis que ça ne fonctionnerait pas. Pourquoi tu ne m’écoutes jamais, hein ? Mais ta gueule toi ! Non, parce qu’encore une fois, j’avais raison. Tu aurais mieux fait d’aller dans le quartier commerçant des Landes, là au moins, il y avait les commerçant qui t’auraient donné, et les passant sont moins friqués, moins égoïstes, et ils t’auraient donné eux aussi. Mais non, tu n’en fais toujours qu’à ta tête… Ferme là un peu, j’aimerais me reposer… Voilà, t’as danser une heure, pour te fatigué, et ne pratiquement rien ramasser. Mais regarde, à peine une poigné de pièces, et pas celles qui ont le plus de valeur.

Hein, ce restaurant ? Mais bon dieu, tu ne vas pas TOUT dépenser dans un putain de restaurant ? Et si je veux me faire plaisir ? Vas-y, c’est ça. T’es pas assez à la dèche comme ça ? Allez, fait péter la bouteille de vin aussi tant que tu y es ! Oh, attend. Tu le vois celui qui vient d’entrer dans le restaurant, oui, le brun, le regard noir et froid, grand, droit, musclé, du genre asociale. Hein, y’a plus de table pour lui ? Mais qu’est-ce que t’attends ! Ecoute moi cette fois, écoute ton corps, va lui parler, invite le bordel ! Comme ça, il pourra payer pour toi, ce n’est pas une bonne idée ? C’est ça, grand sourire, prend lui la main, et traîne le un peu.

- Venez à ma table, il reste une place !

Ce que tu peux faire gamine malgré ton âge, ce n’est pas croyable. Pourtant, il s’est assis en face de toi. Regarde le, il est plutôt belle homme tu ne trouves pas ? Arrête de montrer que tu réfléchis, que tu penses à autre chose. Regarde-le, fais la conversation ! Il pourra peut-être te loger le temps que nous sommes loin de la maison. Alors maintenant, tu parles, et tu fais en sorte qu’il fasse ce que je te dis.

Longue journée.

Je m’en allais sans un mot pour l’homme qui venait de me passer une bourse de pièce. Je m’amusais à imaginer ce qu’il ferait une fois rentrer chez lui. Allait-il feindre l’ignorance, ou tout simplement battre sa femme ? C’était une bonne question, quelle réaction aurait-on lorsque l’on apprend que notre femme nous trompe impunément depuis plusieurs mois. Le pire serait entendre certains mots sortir de sa propre bouche. « Je serais prête à quitter mon mari pour venir vivre avec toi… » Heureusement, je n’avais pas rencontré de femme qui me rendrait si aveugle, et j’espérais ne jamais la rencontrer. Ni même l’apercevoir.

La nuit commençait à tomber sur la cité de Yubaba, et je savais que je n’allais pas pouvoir dormir tant que je n’aurais pas avalé ne serait-ce qu’une bouchée de nourriture, quelle qu’elle soit. J’avais envie d’aller dans un restaurant, le premier qui me tomberait sous la main. J’entrais donc, lorsqu’on m’annonça que toutes les tables étaient prises. Que voulez-vous, c’était l’heure de pointe, je n’allais pas me faire d’illusion. J’allais sortir lorsque je sentis qu’on m’attrapait par la main.

- Venez à ma table, il reste une place !

Je regarde la jeune fille, méfiant, avant de la suivre. C’était une gamine, du moins physiquement. Dans ses yeux, je lisais comme un conflit intérieur avec elle-même. Elle réfléchissait, et la seconde d’après elle m’adressait un grand sourire, comme une enfant. Je remarquais un piercing à l’arcade, et un corps assez musclé sous sa robe légèrement moulante. Je poussais un soupire, et appelait un garçon pour commander ce que j’aurais aimé manger. La demoiselle était singulière, le genre de personne qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie.

Elle ne dit rien, se contenant de manger les petits biscuits qui nous sont donné en attendant les plats. Je posais sur elle un regard froid, limite inquisiteur. La méfiance était le plus souvent de mise. Cette gamine cachait certainement quelque chose.