Que l'oubli soit doux...

Le sentier défile lentement sous mes pieds. D'une lenteur déprimante.
Un pas après l'autre, je me traîne sur le sentier qui ne mène nulle part, car c'est nulle part que je veux aller...
La nuit est noire, la lune est cachée derrière d'épais nuages. Le vent souffle à en arracher la peau.
Des larmes coulent sur mes joues déjà striées de traces ; le vent froid ?
Non, c'est bien plus que ça. C'est tout au fond, derrière le mur en béton armé que j'ai érigé autour de mon organe vital.
Ça fait deux mois maintenant.
Que le temps passe affreusement vite et pourtant empli d'une lenteur macabre.
Je pensais ne plus rien avoir à pleurer après tout ce que mon corps avait versé le premier mois.
Et pourtant... Des sources oubliées au fond de mes globes oculaires apparemment.
Le deuxième mois n'a été qu'un écho, gris et sans vie ; comme moi.
Oubli, oubli oubli, oubli...
C'était ma litanie au début.
Et puis :

"C'est fini, c'est fini, c'est fini, c'est fini..." l'avait remplacé.

Tout est fini.

Elle disparaît sur le sentier sans fin, cherchant sa fin.

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