Tu promets toujours beaucoup trop de choses. Surtout quand c'est pour obtenir des renseignements, des tuyaux, des coups de mains. Et cette fois, tu avais peut être promis un peu trop. Que les noiraudes sachent que tu es encore en vie ne te gêne pas. Tu n'as pas envie de rester cloîtré dans ta grotte pour le restant de ta vie. Mais qu'un membre du palais des bains soit au courant, ça, c'est bien plus gênant. Et pourtant, tu vas devoir faire un choix, Erwin. Sacrifier ta couverture pour en savoir plus sur Batilda. Mais tu n'es pas bête, Erwin. Tu as toujours un plan de secours.

Et notre histoire d'aujourd'hui, elle a lieu dans le parc pour enfants des noiraudes. Une vieille balançoire qui grince, un tourniquet qui ne tourne plus vraiment. Arriver à l'heure, c'est bon pour ceux qui n'ont rien à craindre. Toi, tu es constamment apeuré. Qu'on t'ai balancé, qu'on t'arrêtes une fois pour toute, et que cette fois, ta tête saute. Mais quelques minutes après l'heure prévu, tu te pointes. De loin, tu a observé. Il ne semblerait que le facteur ne t'aie pas trompé. Tu arrives les mains dans les poches, ton masque sur le visage et ta cape sur le dos. Drôle de manière de s'habiller pour un fugitif, pas vrai ?

Je suis ravi de te rencontrer en chair et en os, Hermès.

Tu hausses les épaules en réponse à la question. Jusqu'à maintenant, tu hésitais encore. Révéler, ne pas révéler ? Avoir quelqu'un -de plus- de ton côté, surtout vu l'impact que pourrait amener Hermès, ce n'est clairement pas négligeable. Et puis au bout de quelques dizaines de secondes, tu t'approches un peu plus, avant de poser ta main sur le masque. Et hésitant quelques fractions de secondes, tu finis par le retirer, et plonger ton regard dans celui du facteur.

Je veux être sûr que tu comprennes ce qui se passera si tu me trahis. Je ne suis pas de ceux dont on se débarrasse si facilement, au grand damne de Batilda.

Ce n'est pas très théâtral, il faut bien se l'admettre. Cependant, ça devrait faire son petit effet, vu les derniers événements.

Au final, la révélation avait fait son petit effet. Parce que le meilleur moyen d'impressionner, c'est de montrer ton vrai visage, et que ça, même toi, tu trouves ça terrifiant. Devoir donner un bras pour avoir une main en contrepartie. Mais pour s'assurer de la victoire des justes sur la tyrannie de Yubaba, alors il faudra sacrifier un bras. Ou deux.

"Des informations, comme tout le monde. J'ai entendu dire que tu étais le plus proche d'elle. Et qu'elle te racontait ses petits secrets. Et, ça tombe bien, moi, les petits secrets des tyrans, c'est mon truc."

Les deux mains dans les poches, tu as laissé tomber ton masque par terre. Parce que tu n'as plus besoin de ça. Maintenant, c'est entre toi et le messager.

C'est maintenant que les vraies négociations commencent. Hors, il s'avère que le messager est un homme déterminé, et que tu ne l’achètera pas avec un tas de poussières. Pas lui.

"Je suppose que le sentiment d'avoir aidé à une belle cause n'est pas suffisant ici. La vérité sur Batilda ? Le plaisir de voir sa tête tranchée au bout d'un pic? Hm. Non, je ne m'occuperais pas de ça. Trop barbare. Je peux t'assurer un glorieux futur ? Plus de frontières, un seul pays. Un seul grand territoire ou le messager pourrait bouger librement ?"

Normalement, ça, ça devrait convaincre.

"Par contre, sans moi, je puis te l'assurer, les royaumes mourront de faim, pour leurs vies toutes entières. Batilda étendra son influence et chacun y perdra."

T'as écouté la proposition du messager, et elle est plus que convenable. Honnêtement, tu lui dirais bien oui et puis tu te barrerais sur le moment, mais y'a quand même quelque chose que t'aimerais bien confirmer. Même si avec Hermès, confirmer quelque chose, c'était toujours prendre des risques.

"J'accepte, Messager. Je m'occuperais des pigeons une fois que je rentrerais dans la Vallée. Mais j'exige une autre contrepartie qui me paraît évidente. Tu n'ouvrira aucune lettre, aucun paquet qui pourraient passer par tes mains. Tu sais que je suis capable de le savoir, et que je n'hésiterais pas à me venger. Mais tu me sembles être quelqu'un de sérieux."

Après ça, tu serais vraiment rassuré.