le gaz - ft. libre

Nous sommes les Landes
Malgré ton élection en tant que premier ministre, tu ne renonçais pas à tes anciennes habitudes Earl Grey. Les toits, ces ardoises noires, étaient et restaient ton endroit favori. Les larmes montent à tes yeux, alors que tu regardes le ciel. Le ciel noir, et au milieu, les étoiles. Brillantes. Aveuglantes, presque. Des souvenirs. Les larmes te montent aux yeux.

Tu t'es barré comme ça
comme la fumée d'une clope
qui prend le large et la mer
boire c'est du cyanure

Gabriel. Où étais-tu, Gabriel ? Après tout ça, toute cette souffrance, toute cette horreur ? Où étais-tu parti ? Tu l'as laissée toute seule Gabriel. Seule, rongée par l'inquiétude, par l'horreur, par la peur. Seule, au milieu de ses souvenirs, de cette nuit-là. Seule avec sa dépression, sa maladie, son horreur. Elle avait dû passer tout ça sans ton aide. Seule. Elle avait mal Gabriel, et tu ne le savais même pas.

Tu t’es barré comme ça
Comme un homme a la mer
Parti dans la fumée
Oui mon cœur échoué
Tu t’es barré comme ça
Comme un homme a la mer
Mais manque à mes cotés
Oui l’univers entier

Tu restes ici, sur ce toit, couchée, à observer les étoiles. Tu n'as pas le droit. Tu dois te ressaisir. Gabriel a disparu, il ne reviendra pas. Tu as déjà fait ton deuil. Ici, il faut te contenter de regarder les étoiles, et de rêver. Tu te surpris à penser que, contrairement à la dernière fois où tu étais allée sur ce toit, l'ambiance avait changé. Il n'y avait plus de mort dans l'air, plus d'oppression, plus de destruction. Les Landes ont évoluées. Les Landes se sont redressées. Malgré tous ces exilés qui vous ont écorché jusqu'au sang, malgré la terreur qu'ils ont provoqué, vous vous êtes redressés. Tu es Earl Grey. Vous êtes les Landes. Vous êtes forts. Plus fort que n'importe quoi, que n'importe qui. Vous battrez n'importe qui.

Tu m'entends l'Univers ? Tu m'entends ? Qu'importe ce que tu fasses, on va te battre! On est les Landes!, tu rugis.

Bon, tu avais peut-être réveillé tout le quartier au passage, mais bon.

hrp:

❝ Le gaz - feat. Earl Grey

• les toits. LANDES DE CALCIFER •

Alors que je me laissai tomber sur le lit aux draps blancs, je lâchai un soupir épuisé. Cette journée m'avait paru durer une éternité... Les gardes s'étaient enchaînées à une vitesse folle, comme si la moitié du Royaume avait décidé de faire appel à mes services.
Je ne pris même pas la peine de me changer et sombrai peu à peu dans un profond sommeil : la lune jetait ses cheveux d'argent sur le sol de l'appartement à l'instant où mes paupières se scellèrent, prêtes pour une nuit réparatrice. Pourtant, une voix - sortie des ténèbres - réussit à me tirer de mes songes. Étouffée par les cloisons, j'entendis cependant très clairement ses propos :
« Tu m'entends l'Univers ? Tu m'entends ? Qu'importe ce que tu fasses, on va te battre ! On est les Landes ! »
J'ouvris des yeux ronds face à cette déclaration pour le moins insolite. La voix semblait provenir des toits. Mais qui peut bien se promener là-haut à une heure pareille ?
Bien décidée à obtenir une nuit de tranquillité, je n'hésitai pas et sortis pour réclamer du silence. En grimpant sur la rambarde, je parvins à me hisser sur le toit de mon appartement où je découvris une jeune femme - dont la chevelure imposante me rappelait quelqu'un, sans pour autant savoir qui. Je demandai en souriant poliment :
« Bonsoir, avez-vous besoin de quelque chose ? ».
Ce qu'il fallait plutôt traduire par : pourriez-vous vous taire ?

•••

code par Skank aka Achiavel sur Apple-Spring

Le Gaz
Sous les milliers de lumières provenant de cet espace, ce cosmos un peu trop infini, deux personnes se rencontrent. Aux yeux de l'Univers, celui que tu viens de provoquer, ce n'est rien. Pour toi, c'est tout. C'est cette rouquine qui se dresse, sinon contre toi, au moins devant toi. Un léger sourire aux lèvres, peut-être un peu hypocrite.

Sa question te laisse perplexe. As-tu besoin de quelque chose? Tu la fixes, sans trop savoir quoi dire, sans trop savoir quoi faire. Bien sûr, tu as besoin de quelque chose. De Gabriel. C'est ton soleil, tu n'es que le satellite qui gravite autour. Tu as besoin de sa lumière, encore, toujours. Sans répit, jamais. Tu es à bout de souffle, tu t'étouffes sans lui. Alors bien sûr que tu as besoin de quelque chose. Mais bien sûr que tu ne l'auras pas non plus.

Alors, comme tu ne sais pas quoi dire, comme toujours, tu décides de prendre l'air que tu donnes quand tu t'affiches en public, quant tu dois faire bonne impression. L'air qui donne l'impression que tu es sérieuse et responsable, alors que tu n'es que pauvre folle.

Puis-je vous demandez si vous avez besoin de quelque chose mademoiselle ? Il ne me semble pas très poli d'interrompre votre premier ministre en pleine reflexion!

Un instant de réflexion.

Quoique, si vous avez une quelconque idée pour la cohabitation de deux peuples qui étaient auparavant ennemis, je suis toute ouïe.

Bien sûr, tu parlais des moutons et des canards. Mais si elle pensait que tu parlais des exilés dans les bidonvilles, ce ne serait pas trop mal non plus.