Le printemps revient...
avec Othis.

8h40, jeudi, janvier. Tout est normal, habituel, quotidien. Le froid ne me dérange pas, de toute manière j'ai à peine le temps de lui dire bonjour en me levant que je suis déjà happée par la chaleur des fourneaux. Ah mes fourneaux... Et mes belles viennoiseries qui dorent joyeusement à l'intérieur..
Comme tous les jours j'arbore un t-shirt blanc, moulant et un pantalon de sport moulant noir. Ah, et mon éternel tablier bleu turquoise orné d'un magnifique muffin évidemment !
La porte tintinnabule joliment pour la sixième fois de la journée (pas tout le monde est matinal) et j'essuie mes mains sur un torchon avant de passer en boutique. Ça va bientôt être le moment du petit déjeuner pour moi aussi ai-je le temps de penser.
Tiens, Othis ! Rien d'inhabituel non plus. Je lui lance un beau et grand sourire et m'exclame joyeusement :

- Alors, on peut pas résister à mes douceurs hein ? Et la boutique ? Tu fais attendre ces pauvres gosses ?!

Pas que je ferais la conversation toute seule mais presque.
Je l'aime bien Othis, il est gentil, doux, gourmand, rêveur et sacrément beau gosse. Un amour ce mec ! ♥

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Le printemps revient...
avec Othis.

Je souris à sa remarque. Ah, quels chanceux ces gosses ! Un jeune homme talentueux et attentionné les gatte toute la journée sans se lasser !
Puis un éclat de rire retenu avec difficulté lorsqu'Othis passe sa commande. Pourtant j'ai l'habitude qu'il dévalise mes vitrines, heureusement que la fournée est bonne, je vais devoir renflouer ces gros vides crées par la gourmandise sans fin du jeune homme.
Je lui passe le tout dans un grand sachet orné d'un magnifique muffin et y glisse discrètement une part de frangipane.
Un clin d’œil taquin lorsque nos doigts se touchent puis une idée, comme ça.

"Dis moi, tu voudrais pas les faire attendre encore un peu tes gamins ? Je t'offre le chocolat chaud du matin, vu la température tu peux pas refuser !"

Je ris joyeusement. Oui oui, je ris à mes propres paroles. De mauvais goût ? J'vous emmerde.
Et puis ça en vaut la peine.

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avec Othis.

Un grand sourire bien blanc. On ne me dit jamais non, hinhin.
Je lui montre l'arrière boutique d'un signe de tête.

"Viens par là, au coin des fourneaux on est bien au chaud."

Je m'y engouffre sans l'attendre et mets en route le thé pour moi et le lait à chauffer pour Othis. Parfait, c'était l'heure du petit déjeuner, autant le prendre en bonne compagnie.
Tout est prêt rapidement et disposé sur la petite table en bois ronde au centre de la cuisine. Je prends une poire en passant et m'attable sans oublier de frôler innocemment de ma hanche la main du jeune homme.
Alala, les jeux de l'amour ! ♫

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avec Othis.

Le voir déguster mes douceurs est un vrai plaisir. j'ai toujours aimé regarder les gens manger mes petites créations faites avec amour et tendresse. Voir son travail apprécié en somme.
Puis mon admiration se reporte sur un autre sujet, comme ses muscles jouant sous sa chemise lorsqu'il ôte son veston, et sa cravate desserrée donnant une allure sexy à souhait.
Sa question me ramène à la réalité : oh la chaleur, que je l'aime cette chaleur ! Après vingt-deux ans dans un -20°C bien senti, la chaleur est un grand luxe, surtout celle des fourneaux où dorent mes jolies douceurs.
J'allais lui répondre ceci lorsqu'une magnifique goutte de trois centimètres couleur chocolat au lait s'épanouit sur sa chemise d'un blanc immaculé.
Je me lève sans un mot, attrape un torchon propre dans le panier à torchons propres, le mouille légèrement et y dépose une goutte de savon à l'amande.
Agenouillée devant lui, j'essuie la tâche délicatement, avec application.
Tout cela dans le plus parfait des silences.

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Le printemps revient...
avec Othis.

Un contact, sa peau contre la mienne. Un léger frisson, presque invisible.
Le visage relevé, je plonge mon regard dans le siens, une seconde, puis lui rends son sourire.
Je me redresse et dis joyeusement :

"Voici l'expertise de quelqu'un qui se tâche tout le temps !"

Mes premiers tabliers étaient si maculés... Mais désormais j'ai acquis la technique ultime pour nettoyer toutes les tâches, même de fraise !
Puis la clochette sonne joyeusement et je laisse Othis face à lui même et mes viennoiseries le temps de servir mon client.
Tout est bouclé rapidement, avec efficacité. La porte se referme et pourtant je reste là, devant ma caisse. Peur d'y retourner ?

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Le printemps revient...
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Ah la boutique.. Que je le comprends : je viens de rater une magnifique opportunité pour m'occuper de ma boutique.
Et le voilà qui s'en va, je m'en frapperai la tête sur le comptoir ! Mais ce baiser frustrant d'innocence sauve mon front du châtiment. Oh que j'aimerai relever la tête et atteindre ses lèvres !
Puis son invitation m'achève. Un rencard, le truc que j'attendais le plus...
Je lui lance mon plus beau sourire et réponds enjouée :

"Ça me va ! On se dit dimanche soir à 19h ?"

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