Je me faisais discrète du côté des frontières, il ne fallait pas que je me fasse prendre. Qu'est-ce qui m'était passé par la tête, quand j'avais décidé de partir en personne à la recherche de fournisseurs dans les Noiraudes. J'avoue que j'en sais rien. Et je ne connais pas du tout cet endroit en plus. Alors une fois les frontières passées, je me suis mis à errer, sans croiser personne, ou quand c'était le cas, je me cachait par peur.
Je finis par arriver dans un parc. Un parc pour enfant. Avec des balançoires et des toboggans.
Un véritable paradis pour gosse. Un de ces endroits qu j'affectionnais tant quand j’étais encore haute comme trois pommes.
Je m'assis sur une balançoire, oubliant totalement que je suis sur un territoire inconnu, ce que je suis venue faire ici au départ, et que les personnes vivants dans les environs sont potentiellement dangereuses. Je me balançais doucement, charmée par ce lieu hors du temps.

J'étais dans ma bulle, ce qui fait que lorsque ce gars bizarre "apparu" devant moi. Grand Brun, avec des pinceaux et des taches de peintures, un peu partout sur lui. De surprise je serrais les cordes de la balançoires dans mes mains, tout en fixant l'homme face à moi.
D'un ton méfiant, et sur mes gardes je lui demandait.

- Qui êtes-vous ?

Ace il était là, entrain de glander dans le désert, il faisait pas plus chaud que d'habitude et c'était pas plus mal, sinon il aurait u enlever son t-shirt, histoire d'ajouter encore quelques taches aux millions qu'il possède déjà dans le dos. Bref, les mains dans les poches de son pantalon noir et déchiré, il se baladait tranquillou, son ukulélé dans le dos et un carnet de feuilles blanches sous le bras. Ah tiens, un paysage se dessine devant ses yeux, un arbre géant, une balançoire, un parc. Le parc. Ça faisait longtemps qu'il n'était pas venu ici avec Le Grand. Le Grand, c'était celui qui l'avait recueilli après la mort de sa mère, et oui Ace est orphelin, mais il le vit bien, d'ailleurs il n'est pas triste en revoyant cet endroit, au contraire, il est plutôt content de s'y retrouver, là, en fin de journée. Un vent chaud venant de derrière lui fit voler ses cheveux dans sa tronche, ainsi que son débardeur blanc plein de taches de peinture. Il en avait partout d'ailleurs, de la peinture aujourd'hui. En même temps, il était entrain de faire des travaux dans sa cabane, et il avait des murs à peindre ! Mais je ne vous en dis pas plus.
Apparemment, il y avait déjà quelqu'un sur la balançoire, peut-être quelqu'un comme lui, un peu perdu mais heureux. Enfin bon, il ne savait pas et il s'en foutait un peu au final, ils font ce qu'ils veulent les gens. C'était une fille, et ce qu'Ace remarqua tout de suite, c'était qu'elle avait de longs cheveux bleus, hum, ça devait être chiant à coiffer ces trucs. Elle lui dit avec méfiance, pourquoi être méfiante d'ailleurs ?
« Qui êtes-vous ? »

Ace sourit, il fallait pas lui parler comme ça voyons ! Ace c'était juste un hippie déjanté, pas la peine de le vouvoyer.
« Oh faut pas me vouvoyer je suis comme toi ! Je m'appelle Ace, et toi ? »

Elle avait un joli visage tiens, cette fille. Ace prit un crayon caché dans une de ses nombreuses poches et ouvrit le carnet, afin d'esquisser rapidement les traits du visage de l'inconnue. Ainsi il s'en souviendrait, et ça, il aimait bien. En plus il avait toujours aimé dessiner les gens, c'était apaisant.

Finalement, il n'avait pas l'air bien méchant, et même plutôt sympathique. Il me fit un grand sourire et me sortit.

« Oh faut pas me vouvoyer je suis comme toi ! Je m'appelle Ace, et toi ? »

Je fis plus attention à comment était, ce Ace. En débardeur blanc, et jean noir déchiré, ukulélé dans le dos, ses vêtements pleines de tâches de peintures, et il avait un carnet à dessin sous le bras. Comme ça il avait l'air d'un gentil hippie un peu à côté de la plaque.
Je le vis  un crayon et commencer à dessiner quelque chose dans son carnet à dessin.
Je ne bougeais pas, l'observant juste. Puis je finis par lui répondre.

"Je m'appelle Perséphone, excuse moi, de ma méfiance, mais je ne suis pas d'ici."

Je lui fis un grand et large sourire franc. Je me balançais doucement sur la balançoire, le regard dans le vide.
Puis quand je vis qu'il eu finit son dessin, je m'approchai de lui, et regarda son dessin par dessus son épaule. Je fus étonnée de voir que c'était mon visage qui ornait désormais la feuille blanche de dessin. Mais ce qui m'étonna encore plus, c'est que le dessin était tout simplement superbe, et parfaitement réaliste, même si il faisait un côté de moi que je ne connaissais. Grâce à ce dessin je commencé à me demander si j’étais aussi jolie, que la fille sur cette feuille blanche.
Face à un tel dessin je ne peux m'empêcher de le féliciter.

" Ace. Tu dessines vraiment bien ! Ce dessin est magnifique !"

Je lui souris, et pour une raison X ou Y, je perdis l'équilibre, et me rattrapa sur le bras de Ace mettant la main sur une tâche de peinture toute fraîche. La tâche sur ma main et son bras était bleue. Étonnant, tout à l'heure aucune tâche de cette couleur n'était sur son bras. Je m'étonnait de cette tâche sans pour autant osé poser la question.

Ouaip, il dessinait comme ça, debout, un genou un peu plié, pour avoir le bassin bloqué, le coude appuyé contre son bide. Une position tenable pour lui pendant au moins une ou deux heures. Mais pour un esquisse sans crayon, il ne prendrait pas plus de trois minutes. La fille qu'il dessinait, il avait presque oublié qu'il lui avait dit quelque chose, lui répondit après un légère hésitation, mais qu'il n'avait même pas perçu.
« Je m'appelle Perséphone, excuse moi, de ma méfiance, mais je ne suis pas d'ici. »

Fioup, dessin fini ! Ace le regarda en comparant avec son modèle qui se tenait, oh, juste à côté de lui en fait. Il lâcha un petit bruit d'étonnement, comme il le faisait souvent, sans même s'en rendre compte. Un petit « oh tiens » avec un petit sourire. Il voulu alors lui répondre mais elle enchaîna.
« Ace. Tu dessines vraiment bien ! Ce dessin est magnifique ! »

Le jeune homme sourit, il était rare qu'on lui fasse des compliments, puisqu'il ne voyait personne en général. Il lui répondit cette fois-ci, pour de vrai.
« Merci ! Et pas de soucis, je suis né ici donc je ne sais pas vraiment ce que ça fait. »

Un autre sourire, cette fois il était destiné à... Perséphone donc. Il reprit.
« En fait je me suis dis que j'aimais bien la forme de ton visage, et comme j'avais mon carnet sous la main je n'ai pas pu m'empêcher de le prendre en note. Comme ça peut-être que je pourrais utiliser les mêmes traits dans une peinture une fois. »

C'est en effet ce qu'il faisait souvent. Quelque chose dont il aime bien la forme qui croise son chemin viendra automatiquement se calquer sur une feuille en quelques coups de crayon ou de peinture. Tout ça pour s'en inspirer plus tard, si jamais il devait peindre quelque chose.

Ace sourit, mais tu ne savais pas très bien si il était juste content de son dessin ou si il te souriait sans te regarder. La première option était la plus probable.. Il sembla d'ailleurs remarquer ta présence à ses côtés juste à ce moment là.

« Merci ! Et pas de soucis, je suis né ici donc je ne sais pas vraiment ce que ça fait. »

Il te répondit et te sourit. Et il t'expliqua pourquoi il t'avais dessiné.

« En fait je me suis dis que j'aimais bien la forme de ton visage, et comme j'avais mon carnet sous la main je n'ai pas pu m'empêcher de le prendre en note. Comme ça peut-être que je pourrais utiliser les mêmes traits dans une peinture une fois. »

De légères rougeurs virent ce perdent sur tes joues. On ne pouvait pas dire que Ace ne savait pas faire de compliments. Car quand un peintre vous dit qu'il aime bien la forme de ton visage et qu'il compte réutiliser son croquis pour une peinture c'est vraiment un superbe compliment. Et puis Ace est un artiste. Tu es danseuse. Tu es toi même une sorte d'artiste. Alors tu comprend un peu son raisonnement. Toi aussi quand tu veux créer une nouvelle chorégraphie tu observes autour de toi. Tu retiens un effleurement. Un battement d'ailes. Un feuille qui glisse dans le vent.

Vos arts de ne sont pas comparables, mais comme n'importe quel artistes vous vous inspirez de ce qui ce passe autour de vous pour créer. Et cette vision que tu as eu de Ace en train de dessiner venait de te donner une petit idée de chorégraphie. Tu sais chaque rencontres riches d'expériences et de connaissances, mais celle là est différentes des autres, tu es face à un autre procédé de création qui t’intrigue.

« Ace ? Tu as fait beaucoup de tableaux ? Si c'est le cas je pourrais les voir ou pas ? Parce que j'adore la peinture ! »

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